Dimanche 21 Septembre - Paris - vélodrome du Parc des Princes - ciment (666 m)
FINALE DIRECTE
100 km derrière motocyclette - rouleau à 0.60 m
Georges Sérès - entr. Léon Lauthier - Les 100 km en 1h 30'48"
Jules Miquel - entr. Claude André (BEL) - à 4 tours
Fernand Larrue - entr. Ernest Pasquier - à 4 tours 300 m
Maurice Brocco - entr. Henri Saugé - à 8 tours
N.C. : Léon Didier - entr. Henri Colonna - Ab. à 81 t de la fin / Henry Fossier - entr. Auguste Fossier - Ab. à 35 t de la fin
La course : Il s'agit du premier championnat d'après-guerre. Manquent à l'appel les grands as Darragon et Parent, disparus l'année précédente, et le dernier tenant du titre, Paul Guignard. Six concurrents sont engagés. Au moment du départ, Didier menace de ne pas prendre le départ si la moto de Lauthier, qui n'est pas celle qui a été contrôlée par les commissaires, n'est pas de nouveau contrôlée.
Après tirage au sort, Brocco bénéficie de la corde, Fossier à sa droite et Sérès et Didier, Larrue et Miquel derrière eux. Rapidement Sérès prend le commandement, suivi de Didier, Larrue, Brocco, Miquel, et Fossier .
Sérès et Didier prennent très vite une nette avance sur les autres concurrents et Miquel, le premier, est doublé au douzième tour.
Aux dix kilomètres, Sérès précède Didier de cinquante mètres et Larrue de quatre cents, Brocco de six cents. Un peu plus loin, Brocco et Fossier sont doublés à leur tour, mais Fossier, en résistant, devient quatrième.
Au quarantième tour, Sérès accélère, double Larrue et porte son avance à cent mètres sur Didier.
A la demi-heure, 35km 280 ont été couverts. Aux 40 km, Didier se rapproche tandis que Larrue Fossier et Miquel roulent de front dans le grand virage, et Fossier s’empare de la troisième place devant ses deux adversaires, tous à quatre tours.
Au soixante-dixième kilomètre, Sérès, menacé à moins de vingt mètres par Didier, accélère. Didier est distancé, décolle et abandonne peu après, protestant contre la moto de Lauthier sous la clameur hostile du public.
Sérès reste seul en tête, hors d’atteinte, devant Larrue à 4 tours et demi, Miquel à 8 tours, Fossier à 9 tours, Brocco à 9 tours et demi.
Fernand Larrue
Fossier décolle à son tour et abandonne à vingt tours de la fin. Miquel et Larrue attaquent Sérés avec succès et réduisent leur retard, de moitié environ, Brocco lui aussi, se dédoublant sur Sérès. Au quatre-vingt-dixième kilomètre, il est clair que Sérès est en proie à une défaillance terrible, causée par une fringale. Aussi, Miquel, parti sagement au début, et victime d’une crevaison, finit à toute allure prenant un tour sur trois à Sérès dans les dix derniers kilomètres.
La fin de course fut donc difficile pour Sérès, et empreinte de la plus grande confusion pour les positions concernant la seconde place entre Miquel et Larrue, car il n’y eût aucun pointage et les trois ou quatre gamins chargés du tableau d’affichage changèrent les chiffres des tours « au petit bonheur » … !!! Les deux héros du jour Sérès et Miquel accomplissent un tour d'honneur fort applaudi, une fois que le nouveau champion de France eut calmé sa faim en dévorant un morceau de pain.
Cette édition, qui marqué l'entrée de Jules Miquel dans la "cour
Jules Miquel
des grands" aura toutefois laissé apparaître chez les observateurs un malaise dû aux nombreux atermoiements causés par les problèmes causés la veille et même avant le départ par les "astuces" et autres "ficelles" non règlementaires adoptées par certains entraîneurs (Léon Didier dénonça celles de Lauthier, l'entraîneur de Sérès, ce dernier s'indignant de celles de Colonna) et le chroniqueur de l'Auto suggère qu'elles aient pû être la cause de son abandon. Il préconise notamment le contrôle des motos la veille de l'épreuve et leur mise sous clefs dans un local approprié jusqu'au moment de la course.
Georges Sérès, sur la brèche depuis plus d'une décade, décroche enfin, et dans la douleur, son premier titre de champion de France. Le premier d'une longue série à venir.