IL Y A QUARANTE ANS DISPARAISSAIT JEAN-CLAUDE RUDE - FRANCE DEMI-FOND PRESENTERA UNE EXPOSITION-HOMMAGE A L'OCCASION DU CHAMPIONNAT DE FRANCE DE DEMI-FOND

HOMMAGE A JEAN CLAUDE RUDE

Il y a quarante ans, le 26 mars 1980, un jeune cycliste est mort.

Peut-être vous souvenez vous de Jean Claude RUDE, un passionné de vélo, un passionné de vitesse.

Il nourrissait le rêve de battre le record du monde de vitesse du kilomètre lancé derrière bolide détenu par José MEIFFRET (204,788 km/h) puis par Allan ABBOTT  (223 km/h).

Ses tentatives n’ont pas été couronnées de succès malgré ses aptitudes exceptionnelles et son charisme, et il s’est illustré plutôt par la malchance et ses déboires spectaculaires, le plus marquant étant la maîtrise de sa bicyclette lorsque le boyau de son pneu arrière a explosé et s’est mis en travers de la roue lorsqu’il avait atteint la vitesse de 175 km/h lors de sa tentative de record du monde de vitesse derrière la Porsche 935 pilotée par Henri PESCAROLO, le 23 Aout 1978. Il s’en est sorti miraculeusement indemne grâce à un contrôle incroyable de sa bicyclette.

Tous ceux qui l’ont côtoyé ont salué ses mérites, son authenticité, son sens de l’amitié, son humour discret aussi. Ses échecs toujours si près du but ont presqu’ occulté un record du monde qu’il a battu en tandem avec Etienne CHAPPAZ, une personne non voyante unijambiste.  Record battu le 13 septembre 1979 à Mulhouse où ils ont été pointés à 125,88 kms/h.

Le témoignage d’Etienne CHAPPAZ, poignant, reflète bien la personnalité de Jean-Claude. Quand il a appris sa mort, il a dit : « c’était un cascadeur. Il avait le goût de l’effort mais aussi celui du spectacle ; il voulait sans cesse trouver une unité parfaite entre l’homme, son geste et la machine. Il dégageait une impression de force extraordinaire. Pour moi, il incarnait aussi une sécurité, la sûreté du mouvement, du corps ». Sans doute Etienne CHAPPAZ était-il convaincu de ses propos car il n’aurait pas confié sa vie à Jean-Claude.

Jean-Claude aurait pu avoir une vie classique, prudente, raisonnable, mais il a choisi de mener jusqu’au bout sa passion du vélo et de la vitesse, tout en essayant d’être très préparé, minutieux et méticuleux. Ce rêve exigeant, sans concession, l’a conduit à rencontrer la mort beaucoup trop jeune.  Il connaissait le risque mais sa mort a plongé ses amis et sa famille dans un chagrin insurmontable.

Son vélo est exposé au musée du Vélo à Tournus.

Hommage de Françoise RUDE à son petit frère

Lors du championnat de France de demi-fond 2013 organisé à Dijon , j'avais présenté, grâce notamment à l'abondante documentation mise à ma disposition par Mme Françoise Rude, une exposition tout à fait exceptionnelle pour honorer sa mémoire, dans l'espace du vélodrome même.

Cette  exposition avait rencontré un vrai succès public, en dépit du silence assourdissant de la presse locale alors.

Je voudrais vraiment ne pas voir cette année 2020 - quarantième anniversaire de la date de sa tragique disparition -  s'achever sans lui rendre un dernier hommage.

J'espère revenir prochainement vers vous à ce sujet.

Patrick POLICE, pour STAYER FRANCE

PORSCHE SE SOUVIENT DE JEAN-CLAUDE RUDE

Comments

[Michel Buffet]

Nous avons été concurrents pendant plusieurs années sur des épreuves sur piste, en vitesse, à Dijon Besançon Lyon où il me dominait sans problème avec Colinucci (Lyon) . Je n'oublie pas les épreuves de demi-fond avec son entraîneur Pierrot Lachaise. J'ai aussi participé à des moments forts de son existence grâce à Jean De Gribaldy : le film "Le rêve américain" (tournage sur l'épreuve du Midi Libre et de Paris Roubaix) qui n'est malheureusement jamais sorti. J'ai le souvenir de nos épopées où nous dormions dans la même chambre à Rodez, Valras, où nous avons côtoyé Ursula Andress, André Pousse, et tous les organisateurs de la course dont Jacques Anquetil était le parrain avec Jean Jourden. Encore des souvenirs inoubliables sur le vélodrôme de Roubaix où nous faisions notre cinéma avant l'arrivée de la vraie course. A l'entrée de la dernière ligne droite, je devais le faire chuter pour suivre notre scénario. Ce qu'il avait fait sans effort et sans égratignure.
J'ai aussi participé avec lui au record de vitesse en tandem du côté de Mulhouse . Il était avec Chapaz kinésithérapeute à Vesoul, handicapé de guerre, aveugle et unijambiste. Sur une moto, en tant que passager, je devais les propulser, à l'aide d'une canne aux environs de 90 kms /h( la trouille de ma vie!!!) pour qu'ils puissent atteindre la vitesse record de 125 kms/h (record établi et notifié sur le Livre des Records) . Tout ceci, organisé, toujours par Jean De Gribaldy et Rudy Altig, directeur de la firme de cycles qui a fabriqué les vélos de ces records.
Je peux témoigner, en tant qu'ami, de la valeur morale et sportive exceptionnelle de Jean Claude dont je garderai un souvenir inoubliable.
Amicales pensées à sa sœur.