
ADIEU PISTARD
Texte d'Etienne Harel, à la mémoire de Michel Scob
Michel Scob est décédé le 7 septembre dernier, à l'âge de soixante ans. Il n'avait été, dans les années cinquante à soixante-dix, qu'un "petit coureur", selon ses propres termes. Mais il avait acquis, au-delà de son modeste palmarès, un statut qui lui a valu - vingt ans après avoir dû mettre fin à sa carrière et malgré le terrible handicap qui le tenait immobilisé - d'être considéré par "Vélo Magazine" comme l'un des cent personnages-clés du cyclisme français en 1994.
UN AMOUR FOU
Il vouait à la piste un amour fou, et savait en parler comme personne. Sa profonde connaissance du sujet, la passion mise dans ses propos, l'acuité de ses jugements et l'originalité de sa culture faisaient d'une conversation avec Michel Scob un très riche moment.
Michel affirmait volontiers la supériorité du pistard sur le routier. Donnant par exemple, notamment, le grand Koblet. Le bel Hugo, avant de dominer tout son monde sur les routes, y compris les plus pentues, n'avait-il pas été "enfant de la piste" ? Ayant brillé dans le domaine de la poursuite et gagné des Six Jours avant de remporter Giro d'Italia et Tour de France.
Les qualités de bon pistard sont les qualités cyclistes par excellence, des qualités fondamentales, qui l'autorisent - s'il le veut vraiment - à s'adapter à tout, et même aux plus mauvais des pavés. D'autant que sa formation l'amène à cultiver la souplesse, l'adresse ... La piste est un lieu où s'observe la classe à l'état pur.C 'est le domaine de la vélocité, vertu première. Le reste suit.
Le reste suit, comme l'endurance, qui se cultive, et le courage. Le pistard n'a pas, en la matière, de leçon à recevoir du routier. Et Michel de rapporter le point de vue de Dominique Forlini, comme quoi le Tour de France n'a rien à voir en difficulté avec un Six Jours allemand - un Forlini à même de comparer puisque vainqueur la même année des Six Jours de Berlin et de deux étapes du Tour. Et Michel de rapporter aussi l'expression de Roger Godeau, comme quoi il était méconnaissable, y compris pour sa mère, après les efforts consentis pour boucler ses premiers Six Jours de Paris.
Du temps où les pistards constatent de visu qu'ils remplissent les vélodromes, ces gens-là, conscients de leur valeur, exigent d'être bien payés - et plus d'une fois se retrouvent en conflit avec les directeurs de vélodromes. Des directeurs économes de leurs deniers et enclins à tenter de remplacer les artistes de la piste par des routiers - les routiers acceptant des cachets inférieurs à ceux des pistards parce-que déjà pourvu d'un fixe mensuel par leur marque de cycles pour leur activité sur l'asphalte. Oui mais, dans l'ensemble, les routiers ne sont pas en mesure d'assurer convenablement le spectacle ... Car c'est un métier de faire vibrer la foule au rythme d'une américaine, ou dans la manche courue derrière derny d'un omnium ... Et Michel de fustiger telle vedette de la route associée à un pistard dans un Six-Jours - routier dont l'équipier pistard doit réparer les erreurs ou les insuffisances à longueur de temps. Michel avait à cœur de remettre certaines pendules à l'heure, ses propos avaient la saveur et le poids du vécu...
S'IL N'EN RESTE QU'UN
Jeune adolescent, Michel passe déjà une bonne partie de son temps au Vél' d'Hiv' et dans ses coulisses. Il propose ses services et il est garçon de courses de l'un ou de l'autre - comme il se fera, quelques années plus tard, dans les mêmes lieux, mécanicien pour arrondir ses fins de mois d'étudiant. Tôt plongé dans le bain, il est tout de suite en situation d'être bien informé - et mis au courant de quelques arrangements...
Après s'être essayé un temps à la boxe, il s'exerce à son tour sur les pistes et, à quelques jours de ses vingt ans, réussit, au Vel d'Hiv', la performance dont il dira, une trentaine d'années plus tard, être le plus fier : Michel obtient, en Mars 1955, en prologue des Six Jours, la seconde place dans la grande finale de la Médaille, derrière Lepage. Une seconde place pour meilleur souvenir ? Oui, car être second de la Médaille signifie avoir devancé des dizaines et des dizaines d'autres jeunes coureurs dans les différentes phases d'une compétition étalée sur plusieurs mois. La Médaille c'est, depuis les années Vingt, une épreuve de prospection irremplaçable : qui atteint la Grande Finale peut envisager un avenir de pistard.
Michel, qui est l'un des très rares bacheliers du cyclisme dans ces années-là, entame des études médicales, tout en continuant de courir. Mais il s'avère bientôt qu'il ne pourra plus courir au Vel d'Hiv', livré en Mai 1959 à la pioche des démolisseurs - ses propriétaires ayant préféré les investissements immobiliers. Fin d'une époque pour Paris. Fin d'une jeunesse pour Michel...
En Juillet 1960, à Vichy, Michel inscrit son nom au palmarès du championnat de France de vitesse des amateurs. Il interrompt, pour ce faire, la série de succès tricolores d'André Gruchet, qu'il bat en finale en deux manches.
Il n'y a plus de Vel d'Hiv' et c'est une catastrophe pour nos pistards ... Mais il y a Jean Leulliot, indomptable "volcan à idées" du cyclisme français, qui relève le défi. Monsieur Jean fait construire une remarquable petite piste en bois, démontable, qu'il envisage, pour pallier l'absence de vélodromes d'hiver en France, de dresser en plusieurs endroits du territoire chaque hiver, pour y faire disputer des Six Jours !
Peu après la disparition du Vel d'Hiv', bien des pistards ont mis un terme à leur carrière : c'est le cas d'un Senfftleben ou d'un Blusson. Mais il y Scob, que Leulliot va solliciter : "J'ai besoin de garçons comme toi -lui dit-il en substance - pour remplacer les anciens. Tu auras mes Six Jours à courir, plusieurs chaque hiver".
Alors Michel passe professionnel pour disputer sans tarder, sur la piste de Jean Leulliot installée dans les locaux de la Foire Internationale, les premiers (et uniques) Six Jours de Lille, en Décembre 1960. Avec Thomas pour équipier, il se classe septième à deux tours des vainqueurs, les Australiens Tressider et Murray. L'épreuve ne rencontre, hélas, qu'un succès mitigé auprès du public, en raison principalement, à ce qu'il semble, d'une température trop froide dans une salle mal chauffée. Un journaliste se permet ce mot : "Un four dans une glacière..."
L'épreuve prévue à Lyon sur la même piste est annulée. Puis l'installation, un moment sérieusement envisagée, de la piste en gare parisienne d'Orsay, alors désaffectée, capote finalement. Michel soupçonne d'ailleurs certains anciens responsables du Vel d'Hiv' d'être pour quelque chose dans l'échec du projet...
Michel se trouve, à vingt-cinq ans, dans l'étrange situation d'un homme qui se lance dans la carrière au moment où s'évanouit la micro-société au sein de laquelle il entendait s'exprimer pleinement. Mais la passion est là, et s'il n'en reste qu'un, ce sera lui !
Ainsi Scob est-il, l'été, le troisième homme de la sélection française aux championnats du monde de vitesse des professionnels, avec Rousseau et Gaignard. Ainsi est-il partant chaque fois qu'il faut représenter , l'hiver à l'étranger, les derniers professionnels français de la piste dans les Six-Jours en Europe, en Amérique ...
En 1961, il dispute les Six-Jours de New-York, associé à Dominique Forlini, et Michel a le plaisir de rencontrer, au Madison Square Garden, un petit homme aux cheveux blancs, vainqueur des Six-Jours de Paris 1913 et de huit Six-Jours de New-York, Alfred Goullet soi-même, venu saluer les pistards de la nouvelle génération. En 1963, Michel dispute les Six-Jours de Buenos-Aires, avec pour équipier Robert Varnajo. A New-York, il s'agit du dernier Six-Jours; à Buenos-Aires, de l'un des tous derniers; on est en train de tourner une page, là-bas aussi.
JEUDIS POPULAIRES ET SYNDICAT
Comme tout véritable passionné, Michel a le souci de partager son savoir, et il lance les fameux "Jeudis Populaires" de la Cipale, où il fait oeuvre pédagogique auprès des jeunes. Il s'implique aussi dans la défense des intérêts de ses collègues coureurs et de la profession cycliste lorsqu'il prend des responsabilités au sein de l'U.N.C.P, le syndicat des coureurs professionnels, auquel il consacre beaucoup de son temps et de son énergie.
ENVERS ET CONTRE TOUT
Le demi-fond derrière grosses motos, si spectaculaire, et qui fut si populaire, se meurt en France. Michel fait évidemment partie des jusqu'au-boutistes qui s'acharnent à lui insuffler un peu de vie.
Le 31 Août 1969, à La Cipale de Vincennes, il s'impose comme le meilleur de ces courageux qui persistent dans la spécialité : à trente-quatre ans, il devient champion de France de demi-fond. Il devance notamment Jean Raynal, tenant du titre depuis quatre ans, et Daniel Salmon - un Salmon en excellente forme (il va bientôt remporter la Roue d'Or devant quelques vedettes de la route) - très combatif, mais qui craque sur la fin.
" L'Equipe" note que "le styliste" (Scob) a su vaincre "le battant" (Salmon), et relève que Michel s'empare d'un "maillot tricolore tissé intelligemment avec Laval son entraîneur". Style et intelligence : - des mots qui ne sauraient nous étonner à propos de Michel - dont la joie fait plaisir à voir et dont la victoire est saluée avec beaucoup de sympathie.

Le demi-fond n'est pas la seule spécialité dont l'avenir pose question : c'est la piste dans son ensemble. La disparition du Vél d'Hiv' fait que les coureurs, privés d'un indispensable "instrument de travail" hivernal, n'envisagent plus - sauf exception rarissime - de faire carrière sur la piste. D'autant que le public, en dix ans, a perdu sa "culture piste". Il se raréfie aux rendez-vous de La Cipale et d'ailleurs.
La situation est telle en France que Pierre Trentin et Daniel Morelon, , champions olympiques du kilomètre, de la vitesse et du tandem, préfèrent rester amateurs et ne peuvent guère s'exprimer, à longueur d'année, que dans les Grands Prix de vitesse des capitales étrangères.
La situation est telle que les organisateurs du championnat de France sur piste 1969 ont été amenés, pour appâter le public, à encadrer les courses au titre par les diverses manches d'un match Anquetil-Merckx.
Quoiqu'il en soit, Michel, en cette année 1969, ne va pas bouder son bonheur : non seulement il est lui-même champion de France, mais encore ses élèves Jacky Mourioux (22 ans) et Alain Van Lancker (21 ans), sont respectivement champions de France de vitesse et d' Omnium et remportent ensemble les Six Jours de Montréal.

C'est que Michel ne se résout pas à ce que la piste s'éteigne. Lui qui a beaucoup reçu de celui qu'il appelle son "père en cyclisme" Roger Godeau, transmet naturellement son savoir à ceux qu'il appelle ses "poulains" : Alain (1) et Jacky. Pour que la piste vive, envers et contre tout.
IL N'EN RESTE QU' UN
En 1970, les championnats de demi-fond, professionnel d'une part, amateur d'autre part, donnent lieu à une course unique - tant le nombre de concurrents a fondu. Michel est même le seul "pro" en lice : il n'en reste qu'un, c'est lui ! La F.F.C., pour attribuer le titre des "pros" à Michel, lui impose de vaincre tous les amateurs, le premier de ceux-ci étant alors déclaré champion de sa catégorie. Si Michel ne gagne pas, le titre "pro" sera vacant. Il gagne, et conserve son maillot tricolore. Son second, Christian Giscos (voir rectification apportée par Alain Dupontreue - n.d.l.r.) est champion national des amateurs. Les années suivantes, la F.F.C. ne fait plus disputer de course au titre en demi-fond pour les pros - avant de remettre ça de 1973 à 1978, puis une dernière fois en 1986. Michel aura quasiment été l'ultime acteur d'une très longue et belle histoire.
En 1974, c'est le drame : Michel, à cyclomoteur, est fauché par une voiture. Commence un calvaire qui va durer vingt ans... Michel continue malgré tout de donner les forces qui lui restent à l' U.N.C.P.; on vient lui demander conseil, car on sait la pertinence de ses jugements.
Mais le mal s'aggrave, et il est terrible : Michel se retrouve, pendant des années, totalement immobilisé, ayant perdu l'usage de ses membres. Et c'est cloué dans un fauteuil, ou allongé sur son lit qu'il converse du vélo, de la piste - perclus de souffrances physiques et forcément très affecté au moral. Il parle de la supériorité des pistards, de leur sens du spectacle, de la Médaille et du Gontaut-Biron... La conversation ne s'arrête pas au vélo, les évènements du cyclisme sont replacés dans un contexte général. Car l'homme est cultivé : il a travaillé dans l'édition avec son épouse, alors qu'il était encore pistard; le théâtre et le cinéma sont entrés dans la famille avec la carrière de comédienne d'Edith, sa sœur...
Michel était sûr qu'un vélodrome d'hiver, de nos jours, était encore viable, pourvu qu'on le veuille vraiment. Il le voyait, en imaginait l'architecture, les programmes et les à-côtés attractifs.
Il sera parti sans avoir pu écrire cette histoire du Vél' d'Hiv' à laquelle il tenait tant : un ouvrage qui eut été d'autant plus précieux qu'il n'eût pas été conventionnel car Michel ne ménageait guère " l 'establishment " - lui, le syndicaliste, le pédagogue, le passionné, qui avait œuvré en humaniste pour un sport préservé des puissances de l'argent.
Le 7 Septembre 1994, sa douleur a cessé.
Adieu pistard
Fin
Texte d' Etienne HAREL
(1) Michel Scob avait reçu dans sa jeunesse les bons conseils de Roger Godeau, lui-même vainqueur de Six Jours et champion de France de demi-fond, dans les années cinquante et soixante; Michel, à son tour, a formé Alain Van Lancker, qui allait gagner plusieurs Six Jours et... lui succéder en 1973 au palmarès du championnat national de demi-fond. L'avenir eût été assuré... si Paris avait eu un Vél ' d'Hiv' .
Nota : pour toute reproduction -même partielle - de ce travail,
il devra être mentionné le nom des auteurs et du site internet STAYER FRANCE
Mis en ligne le 4 Juin 2014 sur le site STAYER FR.
Remis en ligne le 24 Mai 2020 sur STAYER FRANCE
Patrick POLICE, pour STAYER FRANCE
Patrick Parkiet · 9 juillet 2019 J'ai bien connu Michel à la Cipal, c'est lui qui m'a donné le goût de la piste aux jeudi populaire alors que j'avais à peine 14 ans.
Grâce à ses conseils, son savoir et sa patience, j'ai pu jusqu'à mon BAC pratiquer le vélo en compétition sur piste et sur route. J'ai toujours tenu compte de ses précieux conseils...ce qui m'a permis de gagner des courses grâce au travail, à la patience et sans jamais utiliser de substance illicite. Le dopage était pour lui un sujet très sensible qui pour ses adeptes a dû servir de référence dans le comportement sportif.
J'ai maintenant 66 ans, toujours adepte du vélo et aussi et toujours fidèle à sa mémoire.
Pour moi, c'était un homme extraordinaire dans tous les sens du terme.
Ses encouragements m"ont aussi permis de réussir ma vie professionnelle.
Merci Michel et respect.
Patrick Parkiet
JIMMY LECANN · 27 juin 2019 Un très Grand Monsieur un parcours exemplaire un très grand Champion que je connais maintenant par rapport à sa soeur la grande actrice Édith .Deux êtres exceptionnels
Bruno Garnier (visiteur) · 29 octobre 2018 Malheureusement je ne l'ai pas connu. Cependant lors de nos longues randonnées à travers la France, avec la remorque et les deux motos, au grès de nos courses de demi fond, "petit Claude" m'en avait parlé à profusion et j'avais ainsi découvert cette époque et ces gens passionnants (et passionnés et altruistes). Héla hélas, nous ne respirons plus au même niveau ....
Pacheco Marc (visiteur) · 2 mai 2017 Mes premiers tours de piste ont été sous l'oeil de Michel Scob en 67 ..... il m'a donné la passion de la piste, mon extase de le voir derrière une moto... j'ai fait pareil... je suis encore là et je donne aux jeunes ce qu'il m'a donné...la seule différence c'est que je n'ai pas sous la mains des Morelon, Trentin, Quintin, Moneyron, Van Lancker WXles Mourioux et j'en passe Milles excuses pour faire des américaines associé à des jeunes dont j'étais, ce qui nous obligeait à nous appliquer les jeudis à La Cipale (puis les mercredis lors des changements du milieu scolaire) mais aussi l'hiver avec eux au Parc Montretout à St Cloud pour du travail hivernal... ma base du vélo c'est ça et aujourd'hui qu'on me dit pas mauvais,je réponds merci Michel Scob... j'essaie de reproduire sa pédagogie avec ma personnalité... ça marche... mais je ne serai jamais Michel Scob... merci Patrick Police... cet article me fait chaud au coeur
· 2 mai 2017 Je reproduis tel quel ce message reçu ce jour, dont je remercie l'expéditeur : Bonjour,
un message sur blog stayer-fr.blog4ever.net de la part de Person (mperson@noos.fr) :
Pour ma part, je n'ai pas connu Michel Scob sur son vélo. J'avais alors 17 ans et je travaillais l'été pour une association d'aide aux personnes empêchées. J'ai eu la chance rencontrer Michel Scob, dont je devais m'occuper chez lui. Je voudrai ici témoigner de sa force de caractère, de sa lumineuse intelligence, de sa grande culture. Il m'a parlé du Vel d'Hiv', m'en a montré quelques photos et raconté aussi son accident. Il connaissait très bien sa maladie, son handicap et m'en parlait ouvertement. A l'homme en colère que je pensais avoir perçu au début, j'ai découvert un homme courageux, d'une grande humanité, qui aimait l'échange, la vie et non dénué d'humour !
BABOUIN · 1 novembre 2016 J'aurais aimé connaitre cet homme et échanger avec lui. Je connaissais les jeudis de la Cipale mais cet article nous révèle un GRAND MONSIEUR du vélo. Chapeau Monsieur Michel SCOB, vous avez un supporter, un admirateur de plus...Je crois que je vais souvent penser à vous !
Luc Borot (visiteur) · 22 décembre 2015 Je suis arrivé gamin aux jeudis populaires de la CIpale en 1972 ou 73, j'avoue ne plus savoir. C'était l'année où le jour de repos des gosses est passé du jeudi au mercredi. Mon père m'avait amené voir quelques mois plus tôt le Challenge Toto Grassin de demi fond, auquel Scob participait.
Scob était un pédagogue. Avec mes copains, sur nos vélos 1/2 course 8 vitesses, on en avait bien besoin: rouler droit, rouler vite, sans à-coups… Il était gentil au milieu de gens assez hâbleurs ou même grossiers avec les gosses. J'ai trouvé mon club, où l'on prenait les ados au sérieux, l'AC 20e, mais je suis resté fidèles aux mercredis populaires, même après l'accident terrible de Michel. On l'a revu ensuite, mais l'atmosphère avait tellement changé.
Si je me souviens bien, lui qui affrontait la piste derrière de grosses cylindrées, a rencontré le destin en solex… et contre un autobus. Souvenir de plus de 40 ans: on me pardonnera le flou, ou la rumeur qui s'était alors propagée parmi nous.
Même 20 ans après sa mort, que cette petite contribution continue à évoquer le souvenir et la contribution sincère et forte de cet homme de bien.
Alexieff (visiteur) Luc Borot · 31 décembre 2015 Bonjour Luc,
je suis François Alexieff un ancien de l'AC 20,que de souvenirs...avec les jeudis populaires ! plus de 40 ans,la roue tourne !je me souviens aussi des courses des dimanches matins,tu venais toujours accompagné de ton papa .
félicitation pour ta réussite professionnel !
Amitié
Luc Borot (visiteur) Alexieff · 31 décembre 2015 Bonjour François
Figure toi que le jour de Noël, je suis passé le long de la CIpale. Comme tu dis si bien, 40 ans, et tant de souvenirs! Je me souviens aussi de ton grand-père, qui t'accompagnait au vélodrome, et je crois bien aussi que tu as été champion de France de vitesse par équipe, non?
Je suis à Montpellier maintenant. Moins de vélo, mais plus d'arts martiaux. Tu peux aussi me retrouver sur Facebook.
Amitiés
Luc
Charles Fritscher (visiteur) · 9 novembre 2015 J'ai connu Michel dès mes premiers coups de pédales à Longchamp. j'avais à peine 14 ans. Et déjà il me prodiguait ses conseils. Les jeudis populaires aussi bien sûr. Des séjours au ski, des discussions éclairées sur le vélo, la politique, la philosophie....Je lui dois ma carrière professionnelle, non pas de cycliste mais dans l'édition. Encore étudiant, au cours d'une conversation, je lui glisse que je suis à la recherche d'un emploi. Quelques semaines plus tard, il me demande si j'ai des pistes. Lui répondant que non, il me dit " va voir la commissaire, il y a peut-être quelque chose pour toi". Mais qui est la commissaire? Renseignement pris ,il s'agit de Catherine, son épouse qui me reçoit avec lui dans des bureaux de la rue de Verneuil dans le 7 ème arrondissement. J'y suis reste 30 ans!
Que dire de plus que ce Jean-Pierre Crappe a déjà dit sans répéter à peu près les mêmes propos?
J'au eu la chance de l'accompagner comme garçon de course lors de ses 2 Six jours de Grenoble celui de Zurich et dans ses diverses compétitions de Stayer ( Championnat du monde à Marseille, Anvers, Dortmund,etc.. Je me souviens des longs trajets en voiture ou je devais lui faire la conversation et ou il racontait ses courses, les petits et grands secrets du monde du vélo...
Michel était un maître à penser. Toujours de bon conseil pour les autres. Etrangement il ne les appliquait pas toujours pour lui. Une anecdote sympathique : Après avoir gagner ma première course, je lui raconte que depuis je remets les mêmes chaussettes et le même tricot de corps. il me répond que celà n'a aucune incidence sur mes futurs résultats et que c'est inutile si je maîtrise bien mon sport... Quelque temps plus tard lors d'une couse de demi-fond, il me demande de lui préparer sa tenue, je lui tends une paire de chaussettes blanches prise au hasard dans la valise.
" Non pas celle-là, l'autre, celle des championnats de France"....
Je pense à lui souvent. Avec beaucoup d'émotion.
Charles Fritscher
PACER DECISIF, BLOGMESTRE ET ACCESSOIREMENT MAITRE DU MONDE Charles Fritscher · 9 novembre 2015 Précieux témoignage, plein d'humanité et éclairant. Un portrait authentique de Michel Scob, plein de tendresse et d' humanité, se dégage des commentaires émis depuis la mise en ligne de cet article. C'était le but de cette dernière. Aussi, merci beaucoup pour votre message
BOUFFARD (visiteur) PACER DECISIF, BLOGMESTRE ET ACCESSOIREMENT MAITRE DU MONDE · 11 mai 2016 Merci Charles pour l'hommage que tu as rendu à Michel, en souvenir de notre amitié lors de tes séjours à ST- François Longchamp, avec Catherine et Caroline.Amicalement à toi LUCIEN du Mackenzie
BOUFFARD (visiteur) BOUFFARD · 11 mai 2016 Charles as tu des nouvelles de Catherine, Caroline, Alain Van Lancker, Jacky Mourioux Amicalement lucien.bouffard@sfr.fr
landry · 3 novembre 2015 Michel Scob ,c'est le premier qui m'a appris à monter sur un vélo , mais le plus important ( le grand plus)
c'est la façon dont il enseignait le sens tactique et les formes d'entrainements . Dans mon club ( à l' US Créteil pour ce qui me concerne ) on attendait de tous des résultats mais jamais on nous indiquait la la façon cohérente d'y parvenir ... Michel Scob de plus était "quasi" bénévole .... Encore à l'heure actuelle j'ai profond respect pour la tâche accomplie par ce grand Monsieur ...
DUPONTREUE · 8 octobre 2015 Une petite rectification : Lorsque Michel Scob gagne à Grenoble en 1970, il devient champion de France et je deviens champion de France amateur en étant deuxième. Ce n'est pas Giscos qui fait deuxième. Giscos a été champion en 69. Michel avait gagné haut la main.
PACER DECISIF, BLOGMESTRE. OK J'apporte la rectification à l'article d'Etienne. J'ai eu un coup de chaud et suis allé vérifier les palmarès sur mon livre du coup ...
· 7 octobre 2015 J'ai bien connu, moi aussi, Michel Scob. Par le vélo, bien entendu, et par le fait que j'habitais Saint-Cloud, comme lui. Je jouais, également, au rugby et au P.U.C. en particulier. J'ai rencontré, chez lui, Robert Blachon, dessinateur à l'Equipe et excellent rugbyman, malheureusement décédé aujourd'hui.
Je n'ai pas participé aux "Jeudi Populaires" malgré ses invitations. Je roulais d'une façon plutôt, disons, incohérente, surtout les mardi et jeudi en partant du pont de Saint-Cloud. Et les dimanches avec le groupe des Dufour, Garrel etc. Voilà ce que je peux vous dire, assez rapidement, pour le moment, à propos de Michel Scob. Je vous transmets toutes mes amitiés.
André Bœuf
Alexieff (visiteur) · 4 octobre 2015 Bonjour,
mon grand-père ma amené aux jeudis populaire en 1972,j'avais 13 ans, j'ai fais connaissance de la cipale et de Mr Scob .que de souvenirs pour moi...nous courions par catégories d'ages, et après ma courses je m'asseyais à coté de Mr Scob, j'étais tellement assidu, que très vite il ma proposé d'actionné la cloche, signifiant le dernier tour de piste ! en fin d'année pour me récompenser il ma offert une superbe médaille. Par la suite, en grandissant je suis arrivé a un niveau national,mais ma plus grande récompense restera cette médaille pour avoir fais la cloche... que je garde très précieusement ! mon regret, ne pas m'être rapproché de vous après votre terrible accident, l'insouciance de la jeunesse ...
merci pour le blog
PACER DECISIF, BLOGMESTRE Alexieff · 5 octobre 2015 C'est moi qui vous remercie. Ce type de témoignage donne tout son sens à ce site internet. Et j'ai bien l'intention de créer dans ce site un espace Michel Scob pour célébrer sa mémoire, qui fait l'unanimité...
Crappe jean pierre (visiteur) PACER DECISIF, BLOGMESTRE ET ACCESSOIREMENT MAITRE DU MONDE · 5 octobre 2015
Je renouvelle mon idée de demander à la mairie de Paris de donner le nom de "circuit Michel Scob" au circuit de Longchamp.
Amitiés à Patrick, Jean Michel , François qui ont envoyé un témoignage et avec qui j ai partagé les beaux AM des jeudis populaires ainsi qu' a tous ceux qui se reconnaîtront.
PACER DECISIF, BLOGMESTRE - crappe jean pierre · 5 octobre 2015. Bravo ... Je tourne à Longchamp à peu près une fois par semaine, aussi cela aurait du sens pour moi de rouler sur un circuit Michel Scob. Soutien pour votre initiative
Jean Michel Hachotte (visiteur) · 22 août 2015 Je découvre ce blog.
J'ai bien connu Michel lors des jeudi populaires à la cipale
Avec mon frère Patrick, nous avons fait notre apprentissage de la piste des l'âge de 13 ans .Je me souviens des americaines en fin d'après midi avec les frères Trentin,Morelon,Guiborel,Beucherie et bien d'autres . J'ai gagné une centaine de courses dont le championnat de France cadet universitaire en 1973 et je reste persuadé que l'apprentissage du vélo réalisé aux côtés de Michel m'a bien aidé à cette petite carrière amateur.
Je vous suis reconnaissant de ce bel hommage à Michel et je vous remercie de m'avoir rappelé à ces bons souvenirs.
Crappe jean pierre (visiteur) · 26 juillet 2015
J'ai bien connu Michel SCOB.
En 1968 mes premiers tours de roue m'ont amené à la Cipale ou j'ai découvert les joies des jeudis populaires. J'y ai fait la connaissance d'un homme exceptionnel qui allait me guider dans ma petite carrière de coureur cycliste. Jusqu' à la date de son accident, en 1974, j'ai été tous les jeudis, assis à coté de lui, sur la chaise inconfortable d'ou il jugeait, sans jamais se tromper, les sprints intermédiaires des différentes courses qu'il supervisait. Puis venait l'heure des caïds. Je regardais avec admiration les TRENTIN, avec ses cuisses énormes, champion olympique et détenteur du record mondial du KM arrêté, les MORELON au palmarès alors inégalé, les QUINTYN et autres coureurs dont les noms m'échappent. C'est la également que j ai fait la connaissance d' Alain VAN LANCKER et de Jackie MOURIOUX. Michel m'a alors pris "à la bonne "et quand j'ai acheté mon premier vélo de piste il m'a accueilli dans sa "cagna". Je le retrouvais parfois à Longchamp, autour de l'hippodrome ou il m?a appris les rudiments de "l' intervalle -training" comme on disait à l'époque. J'ai découvert à ces occasions le sens profond du mot "pédagogie" .Tous les jeudis il me demandait mes résultats du dimanche et je voyais sa face s'illuminer quand je lui annonçais un bon résultat, voire une victoire.
Un de ces mercredis après-midi (un ministre avait changé les jours de congés), jour de championnat d' Ile de France ASSU, il me prodigua ses conseils et me prêta une roue arrière. Je ne sais pas si elle m'aida mais cet après-midi là, j' ai remporté le championnat devant Jean François PESCHEUX.
Je me souviens aussi de la manifestation qu'il organisa autour de l' hippodrome de Longchamp, après le décès d' un cycliste renversé par une voiture. Nous avions bloqué la route pendant plus de deux heures, et Michel avait obtenu de la mairie de Paris qu'un circuit soit réservé aux 2 roues. Combien des écureuils de Longchamp le savent ? (tiens il me vient une idée, et si la Mairie de Paris appelait ce circuit le circuit Michel SCOB?).
Je me souviens aussi de ces après-midi passés auprès de lui, près de son lit de douleur après son accident, et du courage dont il fit preuve.
C est en pensant souvent à lui que j' ai vieilli et j' ai tenté d' appliquer son sens de la pédagogie dans les différentes activités que j' ai pratiquées.
J'ai appris son départ pour un monde ou les stayers ne s' arrêtent jamais de tourner, comme les écureuils en cage, que bien tard.
Michel , je voudrais aujourd'hui te dire un immense merci car tu as été un deuxième père pour moi.
Salut Stayer.
PACER DECISIF, BLOGMESTRE - crappe jean pierre · 6 septembre 2015 De retour de vacances, je prends connaissance de votre émouvant message. Je vais le transmettre à l'auteur, qui sera heureux j'en suis sûr d'en prendre connaissance. Pour ma part, tournant depuis ... longtemps sur le circuit de Longchamp, j'ignorais que le devais à Michel Scob. Je penserai à lui le samedi quand je vais y rouler ... vous avez raison, appeler ce circuit Michel Scob serait une belle et bonne idée ... Merci pour votre témoignage
Dominique (visiteur) · 5 juillet 2015 Bel hommage à cet homme complet. J'ai vu courir en demi-fond et j'admirais le champion, mais j'ignorais les autres facettes de sa riche personnalité.