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LYON, CAPITALE DU DEMI-FOND FRANÇAIS !
Depuis quelques temps, nous avons été alertés par des correspondants locaux de l’apparition d’un nouveau virus dénommé « stayerovirus » dont le foyer émergeant a été formellement localisé dans l’espace du vélodrome Georges Prévéral à Lyon.
Ni une ni deux, et tout en respectant les règles de précaution en usage en pareilles circonstances (port du casque, distanciation physique rouleau à 0.80 m) nous avons essayé d’en savoir plus.
Arrivés sur place, nous nous sommes immédiatement tournés vers les « docteurs » Pacheco et Meunier, éminents spécialistes en la matière, et leur avons demandé leur explication quant à ce phénomène.
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Marc Pacheco : « Depuis le début du mois de Juin, nous nous sommes engagés à fond dans la formation des stayers sur la piste du vélodrome Georges Prévéral. Tout d'abord, il faut que tu saches que ces coureurs se sont portés candidats. Je n’ai jamais eu une telle concentration sur une année en trente-cinq saisons de formation de demi-fond (23 de formés à Lyon)
On sent une véritable envie chez eux, et les Nicolas Verne, Mathis Ducruet, Tanguy Dulac, Rémy Coquemont ont rejoint « l’ancien », Paul Thomas (A.C. Lyon Vaise) , et Gilles et Axel Richiero venant en voisin travailler à nos côtés. Et nous avons l’honneur d’avoir la présence du champion de France Joseph Berlin-Semon, qui ne manque pas l’occasion de venir régulièrement y accomplir ses gammes à 80 à l’heure et plus, et montrer l’exemple du sérieux dans la préparation.»

« En ce qui concerne Nicolas Verne, sociétaire du V.C. Villefranche Beaujolais, nous l’avions déjà préparé pour le championnat de France 2019. Junior, il n’avait pu finalement être surclassé, compte-tenu des exigences la réglementation fédérale.
Vice-champion de France de scratch et de l'américaine avec Ducruet, champion de France vitesse par équipe en 2017, avec 90 victoires au compteur dont une vingtaine de titres régionaux piste et route, il est déjà plus qu’à l’aise derrière la moto, et on peut attendre beaucoup de lui pour le prochain championnat de France.

Mathis Ducruet, du club de Bourg en Bresse Ain a le même âge que Nicolas, et lui aussi c’est un talent : champion de France junior de la course aux points, vice-champion de France à l’américaine avec Verne et en poursuite individuelle. Quant à Tanguy Dulac, du même club que Nicolas Verne, vingt ans, ce n’est pas un inconnu, médaillé de bronze en keirin junior en 2018 »
« Tous ces garçons je les suis depuis des années, et il y a un bail qu’ils savaient rouler derrière derny ! Alors le derrière moto ne les a pas spécialement impressionnés, et ils s’y sont mis sans difficultés. Pour finir les présentations, le petit dernier, Rémy Coquemont, du G.M.C. 38, est un coureur très adroit qui tout de suite a été à l’aise derrière la moto. Fils de marchand de cycles, j’aime à fréquenter la boutique de son père à Amberieu en Bugey (publicité gratuite). Je ne vous présente plus la famille Richiero : arrivés dans le bain en 2019, les licenciés de l'E.S. St Martin d' Hères ont tout de suite trouvé leur place dans le circuit, grâce à leur sérieux et leur application, et je peux témoigner de leurs constants progrès dans la discipline. La jeunesse débarque pour bousculer la hiérarchie, et elle en a les moyens, car ça roule déjà très vite dès le premier essai... Et ils connaissent déjà tous ce qu'est un podium de championnat de France !!! »
« Côté logistique, on dispose ici de mes 9 vélos de stayer et de tout le "matos" nécessaire (sauf pour les plateaux, je n’ai que quatre séries complètes, alors il faut ruser...), et de deux motos. Mais franchement, quatre motos ne seraient pas de trop.
Ici on vit vraiment demi-fond depuis bientôt un mois, et dans les cagnas, c’est l’atelier : désentoilage, collage boyaux et réentoilage le week-end... une dizaine d’heures de boulot au bas mot. On continue l’inventaire, arrêté à ce jour : 36 mètres de toile, 3 pots de colle, 3 pinceaux, 1 litre d’ d'acétone, 40 mètres de protection scotch de la planche à colle et... beaucoup de concentration et d'huile de coude !
Donc « Stayerovirus » à Lyon, oui, je valide !
Bon, tout à fait entre nous et sans vouloir faire de la délation, je soupçonne fort notre Papycheco d’être le « porteur-souche » du virus... Un virus qui a gagné aussi Michel Meunier, néo-pacemaker, vice-président de l’Association France Demi-Fond. Je ne vais pas lui demander pourquoi il se retrouve lui, le pur Stéphanois (mais qui œuvre depuis des lustres comme un vrai Lyonnais pour le rayonnement de la piste de Lyon Tête d’Or) à chauffer la piste du vélodrome Georges Prévéral sur une moto d’entraînement, il me rirait au nez. Mais lui aussi y va de son témoignage sur cette embellie lyonnaise...

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Michel Meunier : « En 1995, j’ai repris l’organisation des 3 Jours de Lyon, créés par Georges Prévéral. C’est à cette époque que j’ai décidé d’y faire venir les dernys, contacts pris avec Pierre Morphyre. Déjà ils étaient là les Alain Gaudillat, Marc Pacheco, François Toscano…

Et en vingt-cinq ans, les motos sont venues bon nombre de fois (une quinzaine au bas mot) Et lorsque ce n’étaient pas des motos, c’étaient des dernys ! J’ai organisé par deux fois, outre les grands prix, un championnat régional Rhône-Alpes derrière dernys pour les hommes, et créé même un championnat derrière dernys pour les dames ! »
« Et puis en 2017, pas de ville candidate pour l’organisation du championnat de France de demi-fond : j’ai sauté sur l’occasion ! Deux années après, à l’issue de sourdes manœuvres initiées par un individu qui se reconnaîtra, je me suis retrouvé vice-président de l’association France Demi-Fond, pour mon plus grand bonheur (Michel j’exagère ? n.d. STAYER FRANCE). Enfin l’an dernier, mon permis moto tout frais décroché en poche, je me suis lancé dans le grand bain, avec au bout de l’aventure une belle récompense avec notre quatrième place avec Paul Thomas au championnat de France »
« Cela mettait beaucoup de pression d’être à la fois organisateur et acteur. Cette année, à l’initiative de Marc Pacheco, toujours en quête de nouveaux talents, quatre jeunes sont venus rejoindre la ronde, et des talentueux !
Renforcés par Gilles et Axel Richiero, venus en voisins de Grenoble, et qui progressent toujours plus chacun dans leurs champs de compétence respectifs, nous avons là de quoi mettre sur pied un championnat régional !
Sur la piste du vélodrome Georges Prévéral ces temps-ci, c’est chacun son tour en attendant de prendre le sillage des deux motos. Inutile de vous préciser qu’une ou deux motos supplémentaires seraient les bienvenues ! (on va transmettre à qui de droit, n'est-ce-pas Président vénéré ? ) »
« Faisons un rêve, imaginons que dans tous les comités, se fasse le même travail, et bien, ce seraient 25 à 30 coureurs qui se confronteraient à Lyon le 12 septembre prochain pour le maillot tricolore ! »
Comme le dit Michel Meunier dans son livre, et se plaît à le marteler
« D’un collectif fort émergera forcément toujours une élite »
Franchement, du côté de Lyon, on ne devrait plus attendre longtemps pour la voir poindre.
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Patrick POLICE, pour STAYER France, le 28 Juin 2020


