LE FRANCE 2020 3 JOURS APRES : LES CHAMPIONS DE FRANCE AU PARLOIR + LA GALERIE PHOTOS DU CHAMPIONNAT

INTERVIEW JOSEPH BERLIN SEMON

STAYER FRANCE : « Joseph, ce troisième titre de champion de France, tu vas le classer comment dans l'armoire aux souvenirs ? »

J.B.S. : « Je crois bien que c’est le plus beau. Et aussi le plus dur, assurément, tant physiquement que moralement. J’ai vraiment été chercher tout ce que j’avais pour remporter ce titre »

« Le premier, il était un peu inattendu, ça avait été comme une belle surprise. Le second, sans prétention, je l’avais tellement bien préparé que je l’ai peut-être moins savouré. Je n’étais quelque part pas plus en forme que ce samedi, mais j’étais plus sûr de ma condition. Cette année sans compétitions (un seul dossard au mois de Mars), et après ça a été l'épisode Covid. Finalement, je n’ai couru en compétition derrière moto qu’une seule fois, à Dijon. Le reste de ma préparation a consisté en des séances d'entraînement à Lyon, derrière la moto de Marc, et rien que ça »

STAYER FRANCE : « Pourquoi avoir tourné si vite lors de la qualification. Ce n’était pas un peu dangereux pour la suite et ça ne risquait pas de t’entamer pour la finale ? »

J.B.S. : « En fait, nous n’avons pas tourné si vite que ça. J’ai tout simplement essayé de reproduire le plus possible le rythme auquel je tournais à l’entraînement. Et c’est le genre d’effort que je me sens capable de reproduire sur de longues séquences, et de prolonger autant que nécessaire. Et puis ça m’a permis de me rassurer par rapport aux autres coureurs »

STAYER FRANCE : « Les conditions atmosphériques ne t’ont pas gênées ? »

J.B.S. : « Pas du tout, la grosse chaleur qui régnait ce samedi à Lyon ne m’a pas fait souffrir plus que les autres. D’ailleurs, à Dijon c’était un peu pareil côté conditions météo, et là-bas tout c’était bien passé pour moi »

STAYER FRANCE : « Côté condition physique, tu étais au top ? »

J.B.S. : « Non, trop à court de compétitions, mais j’étais préparé à 100 % pour ce championnat. Et j’y ai donné 100 % de ce que j’avais. Donc, je ne remets pas en cause ma préparation, puisqu’elle m’a réussi. Même si je comprends bien que j’aurais dû travailler un peu mes départs, par exemple... mais sur la distance d’une finale, je m’en sors sur la longueur »

STAYER FRANCE : « La finale donc, tu l’as vécue comment ? »

J.B.S. : « Ca c’est très bien passé. Bien sûr, j’ai été un moment en délicatesse à cause du départ extrêmement rapide d’Emilien Clère. Je n’étais pas en capacité d’aller le chercher au début de la course. J’ai dû dire « Ho ! » pas mal de fois à Marc à ce moment-là. Il y a eu aussi des fois où il m’a dit d’y aller et où je ne pouvais pas. Mais il me connaît, et quand il a fallu doubler, j’ai répondu présent, je ne me suis pas dérobé, même si j’ai dû aller chercher loin parfois. On marche à la confiance tous les deux, il me connaît très bien, et il sait ce qu’il peut tirer de moi »

STAYER FRANCE : " Marc, comment as-tu vu ta série de qualif' ? Ton ressenti, quoi... "

Marc PACHECO : " Sereinement. Moi, je suis aux ordres de mon coureur pour l’allure convenue avant le départ... Alors qu’on me dise ‘’a quoi ça t’a servi de nous tourner autour avec 5 tours d’avance’’... j’ai répondu et je le redis, c’est Joseph qui voulait rouler au rythme course pour le cœur et les jambes, si les autres ne voient pas d’inconvénients de faire du lactique dans les guiboles le matin c’est leur problème. Quand à juger les autres concurrents qualifiés... C’est la logique, excepté le petit Nicolas Verne, cinquième, que j’aurais vu se qualifier, même en meilleur cinquième...

Ben non; mais pour un jeune de 18 ans sorti des juniors, un peu anxieux et trop désireux de ne pas décevoir chez lui... il a appris, et on verra dans les saisons qui viennent ! Il court à partir du week-end prochain en DN1... je suis sûr qu’on tient en lui un bon stayer, que je connais depuis les benjamins, et qui a déjà enfilé du bleu-blanc-rouge !!

Tu me dis comment as-tu vu ta qualif' ... mais tu as pu voir que j’étais accoudé à la balustrade pour l’autre série... et alors ? me dis-tu !

Je voulais en observer trois. J’en ai vu un qui a raté sa qualification par manque de coordination avec son jeune entraîneur, l’autre que je n’avais vu qu’à Dijon - mais à Lyon c’est plus vite, j’ai vu qu’il lui manquait des tours de jambes en vélocité pour les dépassements - et le troisième que je connais par cœur et qui m’a offert de sacrés rictus pour boucler trente kilomètres seulement à 4 km/heure de moins que nous !!!

Retransmis à Joseph on a statué pour la finale !

STAYER FRANCE : " Marc, comment as-tu vécu cette finale ?"

Marc PACHECO : " Différemment de ce que je pensais. On avait voulait sauter de suite Fouache pour être de suite derrière Clère... fait en ¼ de tour. Evidemment on se doutait d’un départ rapide comme d’habitude, mais là j’ai coupé quasi de suite au ‘’hop’’ de Joseph : on était dans une course de vélo pas sur un départ d’une course de moto !!! "

" Je suivais du regard Toscano et Clère… ¼ puis ½ puis ¾ de tour... Au vu de ce que je savais de sa série j’attendais qu’il arrive dans les remous de Fouache… et il y est resté pendant 10 tours !! Et donc vu ce que je pensais, dès le dépassement suivant de je ne sais plus qui... un mètre du rouleau… et plus qu’un demi tour d’avance !! "

" J’ai dit à Joseph : " On y va tranquille 50 tours’’…’’ O.K.mais tu gèles’’… ça veut dire l’allure… donc compteur à 70 + ou – 2... 10 mètres par 10 mètres…"

" La suite, tu la connais, avec la belle photo du money time côte à côte que tu as mise dans ton reportage… explosion et doublé 4 fois et presque 5 ensuite… !!"

" Mon étonnement était plus sur Batista/Foucher à nos trousses... connaissant Romuald je pensais qu'il hésiterait à venir sur nous si l’allure ne baissait pas franchement..."

" Alors, par sécurité, j’ai renseigné Joseph qui voulait couper ne sachant pas qu’on était ‘’pisté’’ et j’ai mis +2 dans un premier temps pour les mettre à un demi-tour, puis encore + 2 pour finir et ainsi avoir doublé tout le monde"

" Mais chapeau Joseph, vu l’état dans lequel il est descendu du vélo…! Et content pour Jean Court qui m’a toujours félicité de prendre toujours tout ce qu’a un coureur dans les chaussettes sans le faire "péter"

" Alors fi des critiques, et pas de fausses excuses cette année pour personne derrière nous (!!!) Un super second, un méritant ‘’revenant’’ troisième, un quatrième déçu (gêné en course), un cinquième à sa place... C’est le maillot qui compte dans une saison… On l’a. 2020 réussie malgré un contexte sanitaire perturbant et pénible"

" Le cru 2020 de 16 stayers est source d’avenir florissant pour notre demi-fond, avec un leader qui peut prétendre à L’Europe... Alors continuons le boulot abattu en deux ans"