L'histoire du dernier championnat du Monde des stayers remporté par le Grand Victor Linart vient d'être mise en ligne sur Stayer France, et je vous invite à le lire sans tarder : Le championnat du Monde de demi-fond 1927
Vous y retrouverez la narration du dernier titre mondial remporté par celui qui reste probablement le plus grand stayer de tous les temps, plus peut-être par sa personnalité rayonnante, son aura, que par ses quatre titres mondiaux, quinze titres nationaux, sa longévité exceptionnelle (stayer au plus haut niveau jusqu'à ses 44 ans) et ses records sans nombre.
En attendant le portrait qu'il faudra bien consacrer un jour au géant de la spécialité, je vous remets en ligne cette interview qu'il avait accordé en plein Tour de France 1968, en pleine (déjà) campagne antidopage.
Là encore, Victor Linart, là où tant d'autres de ses pairs se seraient réfugiés dans les discours prudents, les formules sybillines ou les faux-fuyants hypocrites, reste Victor Linart, l'unique, le jamais remplacé.
Comme l'homme hors des normes qu'il a toujours été, il s'exprime avec une franchise confondante. De la dynamite.
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Juillet 1968 : En pleine période de Tour de FranceLe réalisateur Jean-Pierre Melville est l'invité de la station Radio-Luxembourg. Comme le coureur français l José Samyn vient d'être suspendu pour dopage, le secrétaire de la rédaction l'interroge sur cette pratique.
Jean-Pierre Melville : " le dopage, Mon Dieu ! En principe, je ne suis pas contre. Les étudiants se dopent pour passer leurs examens; les comédiens se dopent les soirs de générale; les amants se dopent pour affermir leur réputation; les écrivains, les avocats se dopent. Je ne vois pas pourquoi les sportifs ne se doperaient pas…"
A l'antenne intervient Victor Linart, sollicité par Jean Bobet, envoyé spécial sur le Tour et qui vient de prendre l'antenne
Victor Linart " Si je me suis souvent dopé ? Ah là là, plutôt deux fois qu'une ! "
Jean Bobet : " Comment vous en est venue l'idée ?"
Victor Linart : "A l'occasion de mes premiers six-jours disputés à New-York. J'étais très jeune […] "
Jean Bobet : " Et de quoi se composait ce miraculeux doping ? En avez-vous gardé la formule ?"
Victor Linart : " La formule ? Je la connais par cœur. |…]
- Strychnine (pour les efforts)
- Cocaïne (pour la douleur)
- Noix vomique
- Stropanus (pour le cœur)
- Nuxatederum (fer)
Silence dans le studio.
Jean-Pierre Melville : "Mais dites-moi, Monsieur Linart, c'était un véritable explosif, votre formule !"
Victor Linart : " Ah ! ca, il y avait de quoi faire sauter la Tour Eiffelé
Jean-Pierre Melville : " Mais quel âge avez-vous Monsieur Linart ?"
Victor Linart : " Je vais sur mes 79 "bornes" "
Jean-Pierre Melville : " Et… Vous vous portez bien ?"
Victor Linart : " Comme un charme ! Je fais tous les jours mes 50 ou 60 kilomètres de vélo pour conserver la forme"
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Sources : L'Aurore, chronique d'Henri Jeanson du mardi 9 Juillet 1968.
Patrick Police, pour STAYER FRANCE, le 10 Décembre 2021
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