(service d'entraîneurs par triplettes et tandems à pétrole)
" Louis Bastien, tel un météore "
Mercredi 15 Août (Seconde journée des championnats du Monde sur piste) - Boulogne-sur-Seine - vélodrome du Parc des Princes - 666.66 m (ciment)
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Ce championnat du Monde est le premier organisé sous l'égide de l'U.C.I. Il se déroule dans le cadre de la grande exposition universelle de Paris.
Deux anciens champions du Monde sont au départ : le Norvégien William Hennie, vainqueur en 1894, et le Français Fernand Ponscarmé, en 1896.
A noter que les tandems et triplettes du champion professionnel Emile Bouhours seront utilisés.
FINALE DIRECTE - 16 h
- Louis Bastien (FRA) - entr. Pastaïre / Jallabert - les 100 km en 2 h 5' 36"
- William Hennie (NOR) - entr. ... ... - à 2 t
- Lloyd Hildebrand (G-B) - entr. tandem Xavier / Pillas - à 3 t et demi
N.C. : Henri J. Barbier (FRA), John Henry Lake (EUA), Ferdinand Ponscarmé (FRA) , D. Hojgaard (DAN) : (ab.)
La course : Devant une foule comprise entre 15 et 20 000 personnes, Bastien prend vite un demi-tour d'avance à Hildebrand, le fameux tandémiste, sujet britannique courant pour la France, pendant que Lake et Barbier se dispute férocement le sillage d'une triplette dont chacun est persuadé qu'elle est son service d'entraînement (en fait ces entraîneurs indélicats avaient loué leurs services aux deux !) Lake, écoeuré, abandonne la partie. Au 8ème tour, Bastien perd un peu de son avance suite à une crevaison alors que Ponscarmé est victime d'une panne de son engin d'entraînement.
Aux 20 kilomètres, passés en 22' 55", seuls Bastien et Hennie restent dans le tour. Dix kilomètres plus loin, Bastien, qui "marche" terriblement, dépasse le Norvégien mais celui-ci s'accroche, rattaque et enfin "décolle" avant de subir la panne de son tandem. Il perd un tour sur le changement d'engin, mais résiste à Bastien lorsque ce dernier entend le doubler.
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Au coup de pistolet marquant l'heure, Bastien a accompli 50 km 916, Heinie 50.100 et Hildebrand 49.666. Barbier, qui à l'évidence n'est pas au niveau de la course, assiste quant à lui depuis longtemps au déroulement de la course du bord de la pelouse.
Bastien compte deux tours d'avance lorsqu'il commence à faiblir franchement, à compter du 70ème kilomètre, ce dont profitent ses poursuivants, Heinie le doublant même. Mais peu après, Bastien reprend des couleurs, alors que Hildebrand "coule à pic", roulant à 25 km/h en bas de piste. C'est qu'aux 80 kilomètres, les trois hommes sont épuisés, et ils ne marchent plus que par à coups.
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Ce que voyant, l'ancien champion du Monde Ponscarmé entame un retour fulgurant, passant les concurrents restant en piste comme des piquets, remontant ainsi de la dernière à la troisième place. Il vient même menacer Heinie, plafonne, puis, s'apercevant que son compatriote Bastien, qui s'est repris, restera de toutes façons hors de portée, quitte la course en déclarant : "Pour moi, c'était premier ou rien !" Aux 90 kilomètres, passés en 1 h 52' 4/5 , il ne peut désormais plus rien arriver de fâcheux à Louis Bastien, la piste est dégagée pour le titre.
Louis Bastien est pour la postérité le premier champion du Monde titré sous l'égide de l' U.C.I.
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Sources :
- Le Vélo; Cyclette Revue; l'Echo des Sports
- documentation François Bonnin;
- compléments d'information Coups de Pédale étude de Guy Crasset et Yvan Bouilly
Patrick Police, pour STAYER FRANCE
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