Ce bel athlète d' 1 m 84 pour 72 kilos, deux fois champion de France de poursuite olympique, champion d'Ile-de-France des 100 kilomètres sur route par équipe avec l'A.C.B.B débute en 1970 sous les couleurs rouge et blanc de l'A.S. Grenoble. Trois ans plus tard, alors qu'il évolue en troisième catégorie, le service militaire l'appelle. Affecté au Bataillon de Joinville, sur les conseils de Gérard Colinelli, il signe à l'A.CB.B. Passé en première catégorie en 1974, il décroche 25 victoires sur route.
Jusqu'ici tout va bien. Mais en 1975, poussé par Albert Fontaine, le journaliste qui avait tant oeuvré pour l'édification d'une piste couverte à Grenoble et Jean Court, il se lance dans le demi-fond.
/image%2F4394396%2F20220811%2Fob_27e58c_podium-cf-1975-am-pinsello-lacroix-me.jpg)
" Je n'ai pas eu de mal à m'adapter au demi-fond. J'avais assisté aux courses derrière motos qui se déroulaient sur la piste de Grenoble, avec les Scob, Routens et cie... Mon père, qui avait travaillé dans le magasin du père Routens, m'a fait entrer dans le circuit "
Il décroche à 22 ans son premier titre de champion de France des stayers, le 9 Août sur la piste de Reims. La presse parle de "victoire sans grande signification"... Lui a le plaisir de faire la connaissance du champion de France de poursuite ce jour-là, un certain Bernard Hinault.
Victoire sans grande signification ? Mais quinze jours après il décroche une sensationnelle troisième place au championnat du Monde amateurs de demi-fond à Rocourt (Belgique) *, conduit par Alain Maréchal.
/image%2F4394396%2F20220811%2Fob_aa4d0f_podium-cm-ama-1975-podium-michel-espin.jpg)
Pas mal pour un débutant non ? La presse sportive, si prompte à dauber sur le demi-fond, se fend cette fois fois de formules encourageantes, et l'espoir commence à gagner la petite famille du demi-fond français. Pensez donc : le Grenoblois a vingt-deux ans et il s'agit de sa quatrième course derrière motos seulement !
" Pour préparer ce championnat du Monde, j'avais disputé une seule course derrière moto en Belgique depuis le championnat de France. Le jour du championnat, du Monde, ça roulait très vite. 50 kilomètres à fond. Il y en avait partout sur la piste. Et je n'avais pas d'informations, je ne savais pas où j'en étais. Dans ces conditions, cette troisième place, acquise avec l'entraîneur Alain Maréchal, m'a rendu très heureux " rappelle Jean Pinsello quarante-six ans après. " Ce podium m'a ouvert la porte des vélodromes allemands et des Six-Jours en Europe : Münich, Cologne, Brême, Gand, Copenhague, Zürich, Milan ... "
" Mais en 1976 j'ouvre avec mon père un magasin de cycles " Les Cycles Pinsello" à Saint-Martin-le-Vinoux, avenue du Général Leclerc. Mon père et ma femme s'en occupaient, je fais un peu la vente, mais il va être de plus en plus difficile de conjuguer les deux activités, d'autant que je cours beaucoup sur piste à cette époque. En 1976, je décroche un second titre de champion national à La Cipale, derrière la moto d' Adolphe Laval cette fois.
/image%2F4394396%2F20220814%2Fob_02d992_pinsello-cf-1976-image0.jpeg)
Mais au championnat du Monde, cette fois ça ne marche pas, et je sors au repêchage, par la petite porte. Adieu les espoirs du Mondial 1975. "
/image%2F4394396%2F20220811%2Fob_5fd9f4_pinsello-img20220811-20183737-2.jpg)
" L'année d'après je signe chez les pros, chez l'équipe Lejeune BP. Mais si la piste me régale toujours autant, la route chez les pros, ne m'apporte pas le même plaisir. L'adaptation est dure, il y a le travail d'équipe, et il faut aimer l'esprit de sacrifice... Les résultats n'arrivent pas... Et puis La vie va décider pour moi d'une nouvelle direction à prendre. Lors d'une balade sur ma Astes 125 kitée en 175 sur une route d'Ardèche, je percute une barre de sécurité. Résultat : deux bras et jambes cassées, huit fractures... Ma carrière de coureur cycliste s'est arrêtée là, ce 26 Septembre 1978, sur un accident de moto."
A Lyon, les 9 10 et 11 Septembre prochain, nos coureurs français auront une pensée pour Jean Pinsello, dernier stayer à avoir fait briller nos couleurs et être monté "sur la boîte".
En espérant férocement ne pas avoir l'an prochain à célébrer un 48ème anniversaire...
* (Ce Mondial fera l'objet d'une étude prochainement sur STAYER FRANCE)
Avec mes remerciements à Gilles Richiero, François Bonnin et Jean Pinsello, bien sûr.
Patrick Police, pour STAYER FRANCE
/image%2F4394396%2F20220814%2Fob_7556e1_blog-livre-df-img20210108-21313740-2.jpg)
/image%2F4394396%2F20220814%2Fob_3c1c60_blog-livre-1894-1914-img20210319-1147.jpg)
/image%2F4394396%2F20220814%2Fob_7cd0ac_blog-livre-vlcb-img-20200128-0002.jpg)