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STAYER FRANCE  :  100 % demi-fond et derny - depuis 2005 au service du demi-fond et du derny

STAYER FRANCE : 100 % demi-fond et derny - depuis 2005 au service du demi-fond et du derny

STAYER FRANCE ex-STAYER FR est le blog du demi-fond et de l'association FRANCE DEMI-FOND. adresse mèl : fddf@dbmail.com page Facebook : @VANWOORDEN21

Publié le par Oscar de Ramassage
Publié dans : #PALMARES CHAMPIONNAT DE FRANCE
CHAMPIONNAT DE FRANCE 1941
Le demi-fond continue pendant la guerre 
Le retour du "teinturier volant"

 

Le rationnement se resserre. La ration de pain des adultes est diminuée de 500 à 275 g par jour, celle de viande de 360 à 250 g par semaine dès le mois d'Avril. Les achats d'alimentation de complément deviennent de plus en plus difficile. 

Les boyaux, même ordinaire, sont devenus introuvables. Les chaussures cyclistes également.  L'U.V.F. va agir pour en obtenir un contingent. Le dérailleur est supprimé dans les courses d'amateur. 

Prix :

  • 1er tour : 3000, 2000, 1500, 1200, 1000 francs, etc.
  • Finale : 4000, 3000, 2000, 1500, 1200 et 1000 francs.

 

Par son communiqué du 29 avril 1941 la commission sportive de l’U.V.F. a fait connaitre que le championnat de France de demi-fond sera ouvert à 14 stayers et couru en trois  tours.

Le premier comportant deux séries de 7 aura lieu au Parc des Princes le 25 Mai, le second comportant deux séries de 6  aura lieu à Bordeaux et le troisième  comportant deux séries de 5 aura lieu à la Croix-de-Berny, à des dates  restant à fixer. Le premier de chacune des six séries sera qualifié pour la finale qui se disputera au Parc des Princes le 27 juillet.

A la clôture des inscriptions fixée le vendredi 16 mai la liste des engagements s’est arrêtée à seize  noms :

  • 8 anciens stayers : Minardi, Terreau, Lesueur, Maréchal, Lemoine, Arthur et Georges Sérès et Monin.
  • 8 néo-stayers : Oubron, Jaminet,  Fournier, Level, Virol, Laforgue, Guimbretière et Chocque. Tous ont été retenus par la commission sportive dans sa réunion du jeudi 22 Mai et admis à disputer directement les épreuves qualificatives. La composition des deux séries du premier tour, portée de 7 à 8 concurrents, a été  fixée au cours de cette même réunion. Minardi et Terreau ont été désignés têtes de série.

 

Les favoris ? Ils sont au nombre de trois. Terreau, , Lemoine et Minardi, champion de France 1937 1938 et 1939.

Un trio doré qui va se disputer  l'un des plus beaux championnat de France du siècle. 

 

Séries qualificatives  1er tour 

1ère série  - Dimanche 25 Mai  - Paris - vélodrome du Parc des Princes  

  1. 01 Louis Minardi  - entr. Daniel Lavalade - les 100 km en 1h 22' 05" 1/5

     

  2. 05 Henri Lemoine - entr. Maurice Jubi -  à 100 m 
  3. 03 Paul Chocque - entr. Ernest Pasquier - à 1 t 200 m
  4. 06 Amédée Fournier - entr. Léon Vanderstuyft (BEL) - à 5 t 
  5. 02 Arthur Sérès - entr. Arthur Pasquier - à  8 t 
  6. 04 Pierre Jaminet - entr. Pierre Deliège - à 9 t 
  7. Robert Oubron - entr.  Félicien Van Ingelghem (BEL) - à 12 t 

N.P.  Robert Laforgue - entr. Alexis Blanc-Garin (forfait)

La course : Après deux heures d’attente sous une pluie tenace, les concurrents de la première série ont pu prendre le départ donné dans l’ordre suivant: Minardi, Arthur Sérès, Chocque, Jaminet, Lemoine, Fournier, Oubron, le Bordelais Laforgue étant forfait.

Dès le coup de pistolet, la bataille fait rage derrière Minardi qui conserve la première place en repoussant l’attaque de Sérès.  Au 20ème kilomètre,  le classement s’établit  comme suit : Minardi, Sérès, Chocque, Jaminet, Lemoine tous dans le même tour ; Fournier et Oubron à 1 tour.

Au 30ème kilomètre, Chocque remonte vers la 2ème place qu’il ravit à Sérès et double Jaminet et Oubron.  Au bout de 40 km, Minardi mène devant Chocque et Lemoine.  Après la mi-course, Minardi  se lance à la poursuite de Lemoine,  lequel accélère et passe Jaminet, Oubron et Sérès placés devant lui sur la piste.

Au 53ème kilomètre, toujours sous la menace du leader, Lemoine doit passer cette fois Fournier, Oubron et Jaminet. A partir de ce moment, Minardi, Chocque et Lemoine restent seuls dans le même tour les autres concurrents étant relégués sous la ligne bleue des stayers. A l’approche des 60 km, Minardi repousse avec succès deux violentes attaques de Chocque.

Passé ce cap, Chocque récidive, la lutte dure trois tours, mais une fois encore Minardi garde l’avantage. Enfin, juste après les 70 km, sur la quatrième attaque de Chocque, toujours aussi incisive, Minardi laisse le passage à l’heure de course. Talonné par Minardi, Chocque se rapproche de Lemoine et au passage des 90 km, les trois sont "l’un sur l’autre".

Minardi reprend la première place en assaillant Chocque qui décolle brusquement, contré par Lemoine qui prend le large. Mais à 13 tours de la fin, Chocque a récupéré et revient à la charge ! Il passe Lemoine, intercalé. Las, il décolle aussitôt et se fait repasser par Lemoine.

Cinq tours avant la fin, Minardi double Chocque. Juste derrière, Lemoine arrive en trombe mais Chocque lui résiste et prive le public de l’attaque décisive de Lemoine sur Minardi qui passe la ligne en vainqueur.  Chocque est vigoureusement applaudi. 

Temps intermédiaires : Minardi, 10 km en 08'53"2/5; 20 km en 16'56"3/5; 30 km en 24'56"3/5; 36,400 km dans la demi-heure;  40 km en 32'46"1/5; 50km en  40'44"2/5; 60 km en 48'49"2/5; 70 km en 57'15"2/5. Chocque, 73,220 km dans l’heure; 80 km en 1h 05'33"; 90 km en 1h 13' 47".

Louis Minardi, en grand champion est le premier qualifié pour la finale du championnat.   

De l’avis général, Chocque fut la révélation de l’épreuve.  Derrière les trois vedettes de cette série, le plus brillant du second lot fut Amédée Fournier dont c’était seulement la troisième sortie derrière le rouleau. Jaminet fit une course courageuse, mais son entraîneur, Deliège devait être rappelé plusieurs fois à l’ordre par les commissaires. Arthur Sérès n’était pas dans un beau jour et Oubron … jeune marié (!).

 

2ème série - Dimanche 25 Mai  - Paris - vélodrome du Parc des Princes

  1. 02 Ernest Terreau - entr.  Victor Philippe - Arrêt 45 km  

     

  2.  06 Jean Maréchal - entr. Maurice Jubi - à  200 m
  3. 08 Georges Sérès - entr.  Félicien Van Ingelghem (BEL) - à  2 t
  4. 01 Léon Level - entr.  Marcel Moreau - à  2 t
  5. 03 Jean Monin -  entr.  Félix Raynal -  à  3 t
  6. 04 Raoul Lesueur  - entr.  Henri Lallier  -   à  4 t
  7. 07 Marcel Guimbretière - entr. Pierre Deliège - à  5 t

05 Gérard Virol - entr. Léon Vanderstuyft (BEL) -  (Ab. 25 km  

La course : Ordre de départ : Level, Terreau, Monin, Lesueur, Virol, Maréchal, Guimbretière, Georges Sérès.

Terreau vient tout de suite en tête et Guimbretière est doublé dès le sixième kilomètre.   Monin et Virol subissent le même sort quelques tours plus loin.   Terreau double ensuite Lesueur au passage des 20 kilomètres.   Avant les 30 kilomètres, Maréchal attaque et double Guimbretière, Terreau en faisant de même avec Monin. Au cours des 10 kilomètres qui suivent, Lesueur  passe Monin et se rapproche du leader qui a aussi doublé Level et Sérès. Désormais, seul Maréchal est dans le même tour que Terreau.  Au seuil des 40 kilomètres, Terreau mène devant Maréchal, suivent  Sérès, Level et Monin à 1 tour, Lesueur à 2 tours et  Guimbretière  qui perd un troisième tour au passage. 

Terreau tourne à présent à volonté autour de ses concurrents, excepté Maréchal qui se tient à 200 mètres. La pluie refait son apparition au bout de quelques instants et la course se trouve arrêtée. 

Temps intermédiaires : Terreau, 10 km en 08'17"; 20 km en 16'23"4/5; 30 km en 24'55"1/5; 40 km en 31'59".

L’épreuve sera recourue en entier mercredi soir 28 mai à 18 heures. A l’issue de la première série où il abandonna au bout de 25 kilomètres, Gérard Virol a déclaré renoncer au demi-fond. Dans l’impossibilité de s’entraîner à Bordeaux où il réside, faute de moto et d’entraineur titulaire, il était arrivé à Paris à court de préparation et sans savoir quel allait être son entraîneur.

 

2ème série  (recourue) - Mercredi 28 mai - Paris Parc des Princes  

Daniel Lavalade, pace-maker de Minardi, remplace Moreau pour entraîner Léon Level.

  1. 02 Ernest Terreau - entr. Victor Philippe -les  100 km en 1h 16' 27" 2/5
  2. 01 Léon Level - entr.   Daniel Lavalade - à 7 t  230 m
  3. 05 Jean Maréchal - entr.  Maurice Jubi - à 7 t  280 m
  4. 03 Jean Monin  - entr.   Félix Raynal - à 8 t  280 m
  5. 07 Georges Sérès II - entr. Félicien Van Ingelghem (BEL) -   à 8 t 400 m
  6. 04 Raoul Lesueur - entr.  Henri Lallier - à 9 t 
  7. 06 Marcel Guimbretière - entr.  Pierre Deliège - à  10 t 

La course : Ordre de départ identique  à dimanche. La bataille est lancée dès le début et Terreau, rapidement en tête revient bientôt sur Guimbretière qui tente une pointe pour éviter d’être doublé mais en vain. Au dixième kilomètre, Terreau a déjà doublé Guimbretière, Maréchal et Lesueur, ce dernier victime d’une crevaison.

Par contre, Georges Sérès II oppose une fort belle résistance au leader. De leur côté, Maréchal (25ème kilomètre) et Lesueur (30ème kilomètre) attaquent et limitent ainsi leur retard. Au 45ème kilomètre, Terreau accélère et G. Sérès, Level et Monin doivent s’avouer vaincus. 10 kilomètres plus loin, Terreau compte à présent 2 tours d’avance sur Level, Monin et Maréchal ; 3 tours sur G. Sérès ; 4 tours sur Lesueur et Guimbretière.

Mais "le Teinturier volant" n’en reste pas là. Au 60ème kilomètre, il laisse à 3 tours ses suivants immédiats, puis 4 tours au 70ème kilomètre, 5 au 85ème, 6 au 90ème, 7 au 94ème… Maréchal tente d’attaquer Level pour la seconde place, sans y parvenir.

Ernest Terreau s’est qualifié avec un éblouissant brio. Après un quart d’heure, il était vraiment seul en piste et l’issue ne pouvait plus faire de doute pour personne. Derrière lui, il n’y eut pratiquement pas de match.

 

Séries qualificatives  2ème tour

3ème série - Dimanche 8 juin  - Bordeaux  (Parc Lescure) - L. 500 m; l. 6 m (ciment) 

Changements d’entraîneurs : Adolphe Laval remplace Deliège pour entrainer Jaminet et Marcel Moreau retrouve Level.

  1. 05 Raoul Lesueur - entr.  Henri Lallier - les 100 km en 1h 29' 23" 2/5 
    Raoul Lesueur avec les félicitations de "Toto" Grassin

     

  2. 06 Amédée Fournier  - entr. - Léon Vanderstuyft (BEL) -  à  480 m
  3. 04 Pierre Jaminet  - entr.  Adolphe Laval -  à  1 t  200 m
  4. 01 Léon Level   - entr.  Marcel Moreau -  à  1 t 300 m
  5. 07 Georges Sérès II - entr. Félicien Van Ingelghem (BEL)  -   à 3 t 
  6. 02 Robert Laforgue  - entr.  Alexis Blanc-Garin - à  3 t 
  7. 03 Henri Lemoine - entr.  Maurice Jubi - à   3 t 

La course : Malgré une ambiance pluvieuse, le départ est quand même donné sur une piste humide, Lucien Faucheux, l’ancien sprinter devenu bordelais et directeur du Parc Lescure, jugeant celle-ci suffisamment chaude pour sécher rapidement.

Ordre au départ : Level, Laforgue, Lemoine, Jaminet, Lesueur, Fournier, Georges Sérès. Après 10 kilomètres, les positions se stabilisent ainsi: 1. Level 2. Lesueur 3. Laforgue 4. Sérès 5. Fournier 6. Jaminet 7. Lemoine.  Au bout d’un quart d’heure l’averse reprend mais cesse rapidement, justifiant à nouveau l’optimisme  de Faucheux, l’ex- "pape de la Cipale ".

L’épreuve est donc poursuivie et au 22ème kilomètre, Lesueur attaque Level et passe en tête. Au 26ème kilomètre Fournier atteint la 2ème place mais échoue sur Lesueur et Level lui reprend cette position. Au 36ème kilomètre, Lesueur en tentant de doubler Lemoine décolle légèrement et Fournier le "saute" alors, passant en tête.

A son tour, Fournier se heurte à la résistance de Lemoine et décolle, laissant Lesueur reprendre le commandement. Au 48ème kilomètre, Level dépasse Lesueur et Fournier et redevient leader mais ne cherche pas à inquiéter Lemoine. De sorte qu’à la mi-course, les positions sont les suivantes: 1. Level 2. Lesueur 3. Fournier 4. Jaminet 5. Laforgue 6. G. Sérès 7. Lemoine.

Lesueur (54ème km), Fournier (55ème km) continuent d’alterner au commandement et d’échouer ensuite contre Lemoine; même scénario au 58ème km (Lesueur) et au 60ème km (Fournier). Au 67ème kilomètre, Fournier décolle une fois de plus en attaquant Lemoine et après trois kilomètres, G. Sérès II, revenu de l’arrière s’installe brièvement en tête, aussitôt supplanté par Lesueur.

Au 75ème kilomètre, Lesueur précède dans l’ordre Fournier, Level, G. Sérès, Jaminet, Laforgue et Lemoine. Puis, Fournier repasse devant suivi de Level, Lesueur devenant 3ème. Au 78ème kilomètre, Fournier échoue encore contre Lemoine et Level le remplace au premier rang. Aussitôt, Lesueur reprend la tête, pour peu de temps car au 82ème kilomètre Fournier sprinte pour venir se heurter à Lemoine. Celui-ci feinte alors la fuite et derrière lui, on assiste à une chasse éperdue. Dans la mêlée, Lesueur repasse Fournier qui décolle et porte enfin l’estocade à Lemoine lequel finit tout de même par décoller également. Après 85 kilomètres, Lesueur est maintenant solide leader. Level, Jaminet et Fournier le suivent dans cet ordre. Lemoine, donc a été doublé. Au 92ème km,  Fournier bat Jaminet et revient en deuxième position. Mais Lesueur a déjà 300 mètres d’avance et fonce à toute allure tant et si bien qu’au 94ème kilomètre il arrive dans le sillage de Fournier. Désormais, la victoire de Lesueur est acquise.

Temps intermédiaires : Level, 10 km en 08'22"3/5; 20 km en 16'44"1/5. Lesueur, 30 km en 24'45"2/5; 35,900 km dans la demi-heure; 40 km en 33'18". Level, 50 km en  41'22". Lesueur, 60 km en 49'38"2/5. Georges Sérès, 70 km en 58'13". Lesueur 72,150 km dans l’heure. Level, 80 km en 1h 06'56"4/5. Lesueur, 90 km en 1h 14'49"2/5.

Du 5ème au 85ème kilomètre, Lemoine, 3ème au départ s’installa ostensiblement à la 7ème et dernière place pour attendre les premiers et leur opposer la tactique  du  "mur ". Mais après avoir paré 16 assauts plus ou moins violents des leaders successifs, sa tentative d’échappée pour déborder tout le monde à 15 km du terme se solda par un échec. Après une accélération fulgurante, il faiblissait soudainement et dut se résigner à subir le 17ème assaut qui constitua pour lui le coup de grâce.

Face à cette tactique certes régulière mais négative, Lesueur et Fournier, grandes vedettes de cette série spectaculaire au possible ont démontré que l’attaque payait. Lesueur, 7 fois, Fournier, 6 fois s’appliquèrent à faire la course en tête pour mettre hors de combat l’adversaire principal sans méconnaitre les risques d’une telle entreprise.

Pour Lesueur, la 7ème tentative fut la bonne et ayant enfin fait mordre la poussière à Lemoine, sa qualification parut dès lors quasiment certaine car Fournier venait lui-même  de consentir un rude effort. Longtemps désavantagé lors des à-coups par un braquet supérieur à ses concurrents, le Niçois s’envola lorsqu’il eut enfin le champ libre, Lemoine ayant disparu.

Fournier, pistard complet nouveau venu dans le métier de stayer a porté aujourd’hui des attaques pleines de de décision et d’adresse.

 

4ème série - Dimanche 6 juillet  - Bordeaux (Parc Lescure) Contrairement à ce qu’il avait annoncé, Gérard Virol s’aligne au départ de cette série, devant son public.

  1. 05 Paul Chocque - entr.  Ernest Pasquier - les  100 km en 1h 25' 03"

     

  2. 03 Robert Oubron    - entr.  Alexis Blanc-Garin  -    à   1 t  450 m
  3. 04 Marcel Guimbretière  - entr.   Maurice Ville -     à   3 t 
  4. 07 Gérard Virol    - entr.   Léon Vanderstuyft  -   à   5 t 
  5. 01 Jean Monin  - entr.  Félix Raynal  -  à   6 t 

NC-02 Arthur Sérès    - entr. Georges Sérès (Arrêté)

NC-06 Jean Maréchal  - entr. Maurice Jubi   (Ab.)

La course : L’alignement des coureurs au départ après tirage au sort est le suivant : Monin, Arthur Sérès, Oubron, Guimbretière, Chocque, Maréchal et Virol. La prise des entraîneurs s’effectue normalement, tous restant dans cet ordre pendant deux tours.

Puis Chocque pousse à fond, suivi de Maréchal et passe  en tête au 10ème tour. Au 18ème tour, Maréchal "saute" le leader Chocque en un sprint inattendu mais celui-ci réagit et reprend le commandement au passage des 10 km. Maréchal bat de nouveau Chocque au 28ème tour et cette fois l’ex-vainqueur de Bordeaux-Paris ne parvient pas à contre-attaquer efficacement, son entraîneur lui faisant faire l’extérieur, au train, de trop loin.

Aux 20 km, le classement s’établit comme suit : 1.Maréchal 2.Chocque 3.Monin 4.Sérès 5.Virol 6.Oubron 7.Guimbretière .  Aux 30 km le nouveau classement donne : 1.Maréchal 2.Oubron 3.Monin 4.Virol 5.Chocque 6.Sérès 7.Guimbretière . Peu après, à la faveur d’une nette défaillance de Maréchal, Oubron devient premier.

Cependant Chocque ayant récupéré, semble déceler la faiblesse du nouveau leader, déborde magistralement Virol, Monin et Maréchal. Il passe enfin Oubron et double Maréchal  qui a rétrogradé en queue du cortège.

La défaillance de Maréchal semble résulter d’un ennui avec sa moto et il s’arrête.  Après son coup d’éclat, un ralentissement coûte la première place à Chocque au profit de Oubron.  Maréchal reprend la piste au 51ème kilomètre, mais son retard est considérable.  

Au 68ème kilomètre, Chocque revient très fort, il retrouve la tête contre Oubron et double Guimbretière en proie à la défaillance. Monin qui venait de rétrograder subit le même sort. Aux 70 km, Chocque conduit la course devant Oubron à 20 mètres, Guimbretière à 800 mètres, puis viennent Virol, Monin, Sérès et Maréchal tous doublés voire multi-doublés. Chocque prend un second tour à Guimbretière et réussit même à doubler Oubron juste avant les 80 kilomètres.

Sur la fin, le rythme de Chocque, assuré de la qualification se ralentit, ne dépassant guère celui de Oubron durant quelques tours. 

Temps intermédiaires : Chocque, 10 km en 08'29". Maréchal 20 km en 16'33" ; 30 km en 24'51"3/5. Chocque 33,300 km dans la demi-heure. Oubron, 40 km en 33'05"3/5 ; 50 km en 41'35". Chocque, 60 km en 50'04"2/5 ; 70 km en 58'26" ; 71,850 km dans l’heure ; 80 km en 1h 06'31"3/5 ; 90 km en 1h 14'42".

À Bordeaux, devant 18 000 spectateurs, sous une chaleur torride,  Paul Chocque, l'un des meilleurs routiers français,  ex- champion de France de cyclo-cross, s’est qualifié pour la finale du championnat de France de demi-fond mais un autre cyclo-crossman, Oubron l’obligea à s’employer à fond.  

Au cours de la première demi-heure, Chocque et Maréchal  déclenchèrent la bataille et s’empoignèrent sans merci, offrant un chassé-croisé de première qualité. Maréchal prit alors l’avantage pendant une dizaine de kilomètres avant d’être mis hors-jeu par une panne de moto.

Robert Oubron, bien tiré pour la première fois en compétition officielle par Blanc-Garin parvint à s’installer au commandement après 40 kilomètres et opposa une belle défense à Chocque. A défaut d’une classe réelle de stayer, il acquit valeureusement la seconde place avec énergie en faisant preuve de décision.

 

Séries qualificatives 3ème tour

5ème série - Dimanche 20 juillet - Antony - vélodrome du Parc de la Croix-de-Berny - L. 333 m; l. 8 m 

  1. 1-06 Henri Lemoine - entr.  Maurice Jubi  100 km en 1h 24' 34"  

     

  2. 2-02 Amédée Fournier - entr. Léon Vandersuyft -  à    3 t  330 m
  3. 3-04 Pierre Jaminet - entr.  … Casas à 4 t  250 m
  4. 4-05 Léon Level - entr.    Marcel Moreau  - à 8 t 
  5. 5-03 Georges Sérès - entr. Félicien Van Ingelghem - à12 t 
  6. 6-01 Robert Laforgue  - entr.  Alexis Blanc-Garin - à 32 t 

La course : Ordre au départ : Laforgue, Fournier, Georges Sérès, Jaminet, Level, Lemoine sont alignés sous les yeux de 6 000 spectateurs.

Aussitôt, Fournier attaque Laforgue qui réplique et se maintient en tête jusqu’au 10ème kilomètre. Passé ce cap, Laforgue rétrograde en dernière position et Fournier lui succède à la première place.

Fournier mène résolument et la course devient monotone. Mais Lemoine -  que le tirage au sort a placé en dernière position - alternant avec brio attaques et récupérations, regagne chaque place avec une régularité de métronome et vers la mi-course le duel avec Fournier devient inévitable. Dès le 51ème kilomètre, Lemoine se rue sur Fournier qui doit s’incliner sous la furia de "L'Homme aux petits pois". Au 58ème kilomètre, Lemoine achève Fournier en le doublant.

A partir de ce moment, Lemoine tourne littéralement, sans opposition sérieuse autour de ses adversaires. L’intérêt de la série se reporte alors sur la lutte pour la 2ème place que Fournier, à force de ténacité, parvient à ravir à Jaminet au 95ème kilomètre.

Principaux temps intermédiaires: Laforgue, 10 km en 08'40". Fournier 20 km en 17'28"2/5; 34,715 km dans la demi-heure; 50 km en 43'08"1/5. Lemoine, 70 km en 59'31".

 

6ème série - Dimanche 20 juillet - Antony - vélodrome du Parc de la Croix-de-Berny

  1. 06 Jean Maréchal - entr. Maurice Guérin - les 100 km en 1h 28' 47" 2/5 

     

  2. 02 Robert Oubron - entr. Alexis Blanc-Garin - à 50 m 
  3. 04 Jean Monin - entr. Félix Raynal - à  90 m 
  4. 05 Marcel Guimbretière - entr. Maurice Ville - à  300 m 

NC- 3 Arthur Sérès - entr. Georges Sérès (Ab. 90ème km)

NC- 1 Gérard Virol - entr. Marcel Rollion (Ab. 77ème km) 

La course : Ordre de départ : Virol, Oubron, Arthur Sérès, Monin, Guimbretière, Maréchal sont alignés sous les yeux de 6000 spectateurs. Rapidement, Maréchal remonte vers la 2ème place, tous les autres restant sur les positions du départ . Au 16ème kilomètre, Maréchal porte une vigoureuse attaque contre Virol et passe. Il résiste ensuite à Oubron et mène aux 20 kilomètres. C’est alors qu’A. Sérès vient en seconde position puis attaque brusquement Maréchal et le force à s’incliner. Après le passage des 30 kilomètres, Maréchal reprend la première place.   

Maréchal résiste avec détermination aux attaques et la monotonie s’installe jusqu’à ce que Monin s’évertue à se porter à la hauteur de Maréchal, mais les efforts du Dijonnais pour passer restent vains.  Au 77ème kilomètre, Virol renonce.

Au 88ème kilomètre, A. Sérès se range dans le sillage de Maréchal et déclenche l’offensive. Mais sur l’accélération l’attaquant quitte le rouleau et lorsque Georges Sérès père s’en aperçoit, il est trop tard ! Arthur Sérès a décollé et il perd 250 mètres avant d’abandonner. La fin arrive sans que Maréchal ne soit plus inquiété.

Temps intermédiaires: Virol, 10 km en 09'25"1/5. Maréchal 20 km en 18'13"2/5. Arthur Sérès, 30 km en 27'16"3/5. Maréchal 33,150 km dans la demi-heure ; 40 km en 36'16"2/5; 50 km en 44'08"4/5 ; 60 km en 53'12"1/5; 67,645 km dans l’heure  70 km en 1h 02'08"2/5; 80 km en 1h 11'13"2/5 ; 90 km en 1h 20'26".

Henri Lemoine et Jean Maréchal sont les deux derniers qualifiés pour le championnat de France de demi-fond. Dans la première série, la victoire de Lemoine fut celle de l’expérience, du métier et de la science de la course. S’il surclassa ses adversaires, il dut cependant courir en tacticien car, parti le dernier, il lui fallut d’abord remonter tour à tour chacun de ses concurrents, ce qu’il fit avec méthode et pondération jusqu’à la mi-course. Parvenu alors en tête, il accumula ensuite les tours sur ses rivaux comme il le voulut. Seul Fournier fut un moment réellement dangereux pour le vainqueur mais Lemoine sut imposer son dynamisme et sa classe par une fin de course extraordinaire, laissant son rival à trois tours.

Level et Jaminet se défendirent honorablement; Laforgue et Georges Sérès II ont été "asphyxiés".

Si Lemoine, une fois en tête de la course, n’a jamais été inquiété, il n’en fut pas de même de Jean Maréchal, favori de la deuxième série. Sa victoire fut celle de la volonté car il dut repousser systématiquement les assauts de Robert Oubron, de Monin et d’Arthur Sérès. Et c’est à "l’arraché" que l'ex-vainqueur de Paris-Roubaix et Paris-Tours s’imposa à la fin au moment où Sérès engagea avec lui son duel décisif. Georges Sérès père qui pilotait son fils, peut-être trompé par les clameurs du public commit une faute qui lui est cependant assez habituelle ne s’apercevant pas que celui-ci avait décollé du rouleau. Sa prestation de pacemaker sera d'ailleurs jugée sans tendresse par la presse. En un clin d’œil Arthur Sérès rejeté à un demi-tour voyait ses espoirs anéantis. La partie étant perdue pour lui, il abandonna. 

Derrière Maréchal, les trois rescapés terminèrent dans le même tour, si près que l’issue finale demeura indécise jusqu’au dernier coup de pédales.  

 

 

Dimanche  27 juillet - Paris - vélodrome du Parc des Princes - L. 454.545 m; l. 7 m 50 (ciment rougeâtre anti-réverbérations) 

 

FINALE

  1. 01 Ernest Terreau - entr. Victor Philippe - les 100 kms en 1h 19' 44" 4/5 
  2. 06 Henri Lemoine - entr. Maurice Jubi - à 2 t 220 m
  3. 05  Louis Minardi - entr.  Daniel Lavalade - à 2 t 280 m
  4. 04  Jean Maréchal - entr. Maurice Guérin -  à 2 t 420 m
  5. 02  Raoul Lesueur - entr. Henri Lallier - à 4 t 180 m
  6. 03  Paul Chocque - entr. Ernest Pasquier - à 4 t 320 m

La course : 220 tours à couvrir devant une assistance   digne d’une arrivée de Tour de France, dans un Parc des Princes archi-comble.

Ordre au départ : Terreau, Lesueur, Chocque, Maréchal, Minardi, Lemoine. Dès la prise de son entraineur, Terreau se rue sur la tête de course, tandis que derrière, les autres luttent au coude-à -coude pour se placer. Maréchal, grâce à un départ puissant passe Chocque et Lesueur et prend la deuxième place. Au 5ème tour, Minardi dépasse Chocque. Deux tours plus loin, Lemoine passe Chocque et attaque Minardi, lequel fait coup double : "poussé" sur Lesueur qu’il vainc, il résiste à Lemoine qui décolle et se retrouve ainsi troisième. Au 12ème tour, Terreau surprend ses adversaires et double coup sur coup Chocque, Lemoine et Lesueur en moins d’un tour. Il tente alors de doubler aussi Minardi, qui repousse l’assaut, et   se replace alors en embuscade. Lesueur tente ensuite de se dédoubler sur le leader, mais sans succès et il est battu par Lemoine. Les 10 kilomètres sont atteints après cette rude bataille par Terreau en 7' 51"2/5), qui  précède largement Maréchal et Minardi; suivent à 1 tour, Lemoine, Lesueur et Chocque.

Terreau à l'extérieur, Lesueur au centre, Chocque à la corde : intensité maximum

Au 30ème tour, Terreau échoue encore sur Minardi, les 20 kilomètres en 15' 55" 4/5 par Terreau. L’accalmie est de courte durée et c’est de Chocque que vient l’offensive au 55ème tour. Parti de la dernière position, il passe successivement Lesueur et Lemoine alors que Minardi résiste une fois de plus à Terreau. L’action de Chocque est à l’origine d’une mêlée générale au cours de laquelle Lesueur fond sur le leader sur lequel il se dédouble, imité à sa suite par Chocque au 65ème tour et un peu plus loin par Lemoine. Aux 30 kilomètres, Terreau, même en difficulté, mène toujours (24' 5" 3/5) devant Maréchal, Minardi, Lesueur,  Chocque et Lemoine tous à présent dans le même tour.

Au 75ème tour Terreau retrouve son allure  et repasse Chocque et Lemoine puis vient se placer derrière Lesueur. Terreau couvre 37,127 km dans la demi-heure, les 40 kilomètres en 32' 11" 4/5. Au 95ème tour, Chocque attaque Lemoine mais décolle. Dix tours encore et Minardi active et attaque Maréchal qui se défend pendant trois tours avant de s’incliner Voici Minardi second.

Terreau a passé la mi-course  en 40' 28" 2/5. Au 120ème tour,  Chocque attaque Lemoine qui arrive sur Lesueur. Au 130ème tour, Minardi  hausse à son tour le rythme, suivi de Maréchal. Les deux hommes doublent Chocque deux tours plus loin. Terreau qui a senti le danger du retour de Minardi augmente le tempo et prend du champ, les  60 kilomètres en 48' 28" 2/5. Au 140ème tour Maréchal se rapproche de Minardi qui repousse le danger en accélérant. Chocque dépasse Lemoine au 145ème tour et après 5 tours se dédouble sur Minardi. Au 160ème tour, Maréchal arrive à hauteur de Minardi mais décolle et Minardi double à nouveau Chocque au tour suivant.

Lesueur, un moment troisième doit céder la place à Maréchal, les 70 kilomètres en 56' 29" 3/5 abattus par un Terreau indélogeable. Au 163ème tour, le Morvandiau double Maréchal et prend un second tour à Chocque. Sept tours plus loin, Maréchal passe lui aussi Chocque pour la deuxième fois.

Minardi passe à l'action à nouveau, arrive dans le sillage de Lemoine qui du coup double Chocque, pressé qu'il est par le Niçois. Au 175ème tour, Chocque, pressé par Minardi attaque Lemoine mais décolle et se fait doubler par Minardi. Cette fois Minardi fond sur Lemoine qui lui oppose une résistance acharnée. Après trois tours de bagarre somptueux, Minardi passe !

Terreau a parcouru 74,380 kilomètres dans l’heure, les 80 kilomètres en 1h 04' 31" 1/5. 

Au 180ème tour, Minardi campe désormais à 250 mètres de Terreau, suivi de Lemoine. Il augmente encore la cadence pour doubler Maréchal, qui lui réplique, le faisant même décoller. Dix tours plus loin, Terreau passe comme en se jouant Lesureur, puis Chocque, avant de déborder enfin un Minardi sans résistance.

Au 195ème tour, Chocque, décidemment intenable,  se dédouble sur Minardi. Lemoine va produire maintenant son effort, passant Maréchal sans coup férir, se lançant à la poursuite de Minardi.

Au passage des dix kilomètres de l'arrivée, Terreau est pointé en 1h 12' 10" 1/5. Au 205ème tour, Lemoine réussit à déloger un Minardi épuisé, qui deux tours plus loin, tentera un ultime baroud, en vain.

A dix tours de l'arrivée, Terreau, en l’espace d’un tour, passe la surmultipliée : il double coup sur coup Minardi, Lemoine, Lesueur et Chocque, ce qui lui assure désormais plus de 2 tours d’avance sur ses plus proches adversaires.

Au 215ème tour, Minardi, absolument héroïque, contre-attaque sur Lemoine qui pour écarter le danger doit passer Lesueur. Le Niçois insiste mais ne pourra pas la seconde place à "L'Homme aux Petits Pois". Et la cloche annonce le dernier tour, préludant à la remise du maillot tricolore au nouveau champion de France, Ernest Terreau par Mr. Guénivet président de la commission sportive de F.FC.

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Conduisant sa course avec assurance et habileté, avec le précieux avantage de la première place qui lui avait été attribuée par le tirage et sort et qu’il conserva tout au long des 100 kilomètres, Ernest Terreau a conquis son second titre de champion de France de demi-fond après celui de 1937.

"Le roi de Longchamp" est bien le meilleurs stayer français, même si le champion 1939, Louis Minardi se plaindra d'une collusion contre lui du Morvandiau et d'Henri Lemoine. Ernest Terreau, 33 ans, triple vainqueur du Critérium des As est l'archétype du stayer robuste et compact, à la solidité quasi-minérale, indépassable lorsqu'il campe au commandement.

Il est l'homme de la saison 1941 : 

  • 2 victoires en Janvier dans la course de 30 km dans le cadre du " Jour de l'an du prisonnier" et au Prix Paul Bourotte sur 60 km, les deux au "Vél' d'Hiv", devant Louis Minardi
  •  2 victoires en Février, toujours au "Vél' d'Hiv" devant Henri Lemoine, sur 30 km et sur 25 km dans le cadre du Gala de la Mutuelle du Cinéma
  • 2 victoires en Mars, l'une au "Vél' d'Hiv", sur 50 km, devant Henri Lemoine dans la finale du Critérium d'Hiver, et l'autre à La Cipale devant Louis Minardi (vainqueur des deux manches de 30 km et du classement général) au Grand Prix d'Honneur
  • en Avril, les 3 manches et le classement général du Grand Prix de Pâques à Tours, sur 20,30 et 30 km, devant Louis Minardi
  • en Juin, les 3 manches (20, 30, 50 km) et le classement général du Grand Prix de Boulogne, puis la Roue d'Or sur 100 km au vélodrome du Parc des Princes devant Louis Minardi
  • en Juillet enfin, le Grand Prix d'Auteuil, sur 100 km au vélodrome du Parc des Princes devant Elia Frosio

En moins de 10 kilomètres, " Le teinturier volant "  avait déjà doublé trois de ses adversaires, Chocque , Lemoine et Lesueur et venait éperonner son grand rival, Minardi. Par cette prodigieuse entame de course, il avait ainsi placé les autres concurrents entre lui et son principal adversaire et presque virtuellement gagné. Vers le tiers du parcours, il manifesta une indiscutable baisse de régime, payant sans doute les efforts fantastiques consentis au début, mais surmontant cette défaillance toute passagère, il réédita sa tactique initiale et domina alors le lot jusqu’à la fin. Ce deuxième maillot tricolore remplace le vieux maillot à étoiles offert par son beau-père « Toto » Grassin.

Face à Terreau, Minardi, dans un style efficace et coulé, sous la conduite souple et régulière de son entraîneur Lavalade, a du soutenir, de par les circonstances des placements, de terribles attaques, en particulier celles de Maréchal et Lemoine.

Nul besoin de commenter la physionomie de Louis Minardi

Ce n’est qu’au prix des plus coûteux efforts qu’il parvint à briser la résistance de Maréchal, vers le 40ème kilomètre, de Chocque ensuite et enfin de Lemoine .Mais Il dut encore continuer à batailler contre ces trois mêmes adversaires, forçant le passage contre l’un, repoussant la contre attaque de l’autre. Et en  se retrouvant une fois de plus avec  Maréchal devant lui, ce fut l’effort de trop et  perdant le contact du rouleau, il s’effondrait après les 80 kilomètres.   

Lemoine, parti de la sixième et dernière position avait retrouvé le rythme de ses grands jours. Tout au long de la course, le rescapé de l'enfer de Dunkerque inquiéta Minardi , déjà aux prises avec Maréchal pédalant d’une cadence facile et s’opposant avec obstination à toute tentative de débordement. Par une belle action d’éclat en fin de course, il conserva le meilleur sur un adversaire de très grande classe qui ne s’avoua vaincu qu’à bout de force, ce qui lui  assura la 2ème place.

Jean Maréchal brilla au début par un démarrage fulgurant qui le propulsa au second rang, échappant ainsi à l’estocade de Terreau. Par la suite, il se signala par le barrage qu’il opposa à Minardi. Superbe d’allure et bataillant jusqu’à la cloche, pour souffler la 4ème place à Lesueur.

Lesueur, généreux dans l’effort et en belle forme souleva l’enthousiasme du public lorsqu’il attaqua avec succès le leader vers le 30ème kilomètre pour se dédoubler. Mais il perça ensuite et roula 50 tours avec un boyau défaillant.

Paul Chocque ne sort nullement diminué de sa sixième   place. Encore inexpérimenté derrière les grosse motos des stayers, il eut des éclairs de grande tenue au milieu des ténors qui ont écrit l’une des plus belles pages de la légende du championnat de France de demi-fond.

 

 

ETUDE DE FRANCOIS BONNIN

Compléments d'information de Patrick Police 

Sources  : 

  • Les quotidiens l’Auto  (Fond personnel FB et collection numérisée GALLICA-BNF), La Petite Gironde (pour les deux séries à Bordeaux;  
  • collection numérisée Retronews-B.n.f. et l’hebdomadaire Miroir des Sports (fonds des contributeurs). 
  • contribution initiale de Patrick Police; l'Echo des Sports; Le Miroir des Sports ; Bulletin de l'U.V.F 
  • Livres " L'épopée de Renault " de Fernand Picard; "Archives du Vélo" de Jacques Borgé et Nicolas Viasnoff; "Les véhicules de l'occupation" de  Jacques Borgé et Nicolas Viasnoff
  • magazine CYCL'HIST 
  • photo Annie et Michel Sérès

 

Patrick Police, pour STAYER FRANCE 

 

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